Le public était invité ce samedi 4 à se recueillir devant la tombe du clown Chocolat, au cimetière protestant de Bordeaux. C'est la dernière demeure de Rafael Padilla, ancien esclave devenu artiste de cirque.
C'était il y a tout juste 100 ans. Le 4 novembre 1917, Rafael Padilla s'éteignait à Bordeaux dans la pauvreté et l'anonymat. Ce samedi 4, le public était invité à venir lui rendre hommage. Inhumé en pleine terre, il repose aujourd'hui au cimetière protestant de Bordeaux.
"On pensait qu'il avait été enterré au carré des indigents, mais pas du tout !" précise Jean-Pierre Lefevre, président de l'association des Amis du clown Chocolat. "Il avait bien eu une tombe. Il n'y a plus de trace aujourd'hui car la concession n'a pas été renouvelée. Mais ça nous soulage, car la vie de cet homme magnifique se terminait d'une manière dramatique et misérable. Ce n'a pas été le cas".
Rafael Padilla, alias le clown Chocolat, était né esclave. Porté aux nues dans les années 1900, il parcoura l'Europe de représentation en représentation, dans le duo de clowns formé avec son compère Foottit.
Une carrière fulgurante et hors du commu, contée en 2016 au cinéma par Omar Sy et Roschdy Zem. Le film, qui a totalisé près d'1,7 million d'entrées, a reçu un bel accueil dans les salles. Et a remis le clown Chocolat sur le devant de la scène, près de 100 ans après sa disparition.
"Ce qu'on apprécie, c'est la transmission des valeurs d'humanité, de courage, par rapport à une vie très difficile. Il n'a jamais abandonné, il avait envie de faire du bien aux autres, notamment aux enfants en initiant à la thérapie par le rire. Ce sont des valeurs à transmettre et valoriser", témoignait ce samedi une participante.
► Revoir le reportage de Julie Postollec et Marc Lasbarrères :