Pendant deux mois, les parcs et jardins ont été fermés. Fermés mais pas totalement confinés. La nature a repris ses droits, les animaux, les arbres, les plantes, les fleurs et les insectes ont prospéré en liberté. Aujourd'hui, nous nous réapproprions ces lieux. Immersion à Bordeaux.
Les premiers promeneurs arrivent pour profiter des premiers rayons du soleil. Depuis le 11 mai, doucement mais sûrement, les habitués du Jardin Public, jardin historique dans le centre de Bordeaux, reprennent possession des lieux. Pendant le confinement, bon nombre d'urbains ont souffert du manque d'espaces verts et d'espace tout court.
Je retrouve Laurent Buisine, le responsable du Jardin Public. Il est heureux de voir ce joyau du centre-ville rouvrir. " D'habitude, nos 12 jardiniers entretiennent et bichonnent tous les végétaux. Pendant le confinement, ils n'étaient plus que trois pour faire le minimum vital pour les arbres, les plantes et les massifs. "
Laurent Buisine est intarrissable sur le Jardin Public. " Nous avons eu de belles surprises pendant ce confinement. Notre Jacaranda, un arbre originaire d'Amérique du Sud, n'avait jamais donné de fleurs depuis 9 ans. "
Il a attendu que nous soyons confinés pour fleurir.
L'entretien des massifs et des plantes est un travail du quotidien qui ne se résume pas à au désherbage. Il faut des années d'expérience pour acquérir les connaissances et les bons gestes.
Discrète, Emmanuelle me confie ces quelques mots.
C'est un endroit magique et prestigieux. Tous les jours nous devons le rendre plus beau pour ceux qui y viennent.
Effet inattendu du confinement, pendant deux mois les parcs et jardins étaient fermés et l'absence de promeneurs a permis aux herbes folles de reprendre le pouvoir dans les allées. Depuis plusieurs jours, le désherbeur à vapeur tourne à plein régime.
J'ai maintenant rendez-vous avec Nicolas. Nicolas Broux travaillait jusque-là aux espaces verts du Haillan, près de Bordeaux. Le Jardin Public a toujours était pour lui un objectif, presque une récompense.
Ce jardin est particulier, il a une âme et une histoire.
Il m'emmène à la découverte d'un arbuste qui passerait presque inaperçu et pourtant, c'est une force de la nature. Il me présente fièrement cet arbuste : l'Erythrine crête de coq.
D'après la datation faite par les jardiniers et les experts, il aurait été planté en 1795. Cet arbre a presque connu la Révolution française.
Autre effet inattendu, cette fois-ci du déconfinement. Certes les salles de sports ont rouvert mais beaucoup de pratiquants, de coachs sportifs s'y retrouvent. Beaucoup de cours de yoga se font sur les pelouses du jardin. Les sportifs peuplent le parc dès les premières heures de la journée.
Le soleil commence à chauffer, ma balade s'arrête là pour aujourd'hui. C'est certain nous sommes déconfinés, les habitués, tous les habitués sont de retour dans les allées.