Habitants de Bordeaux, certains ont fait le choix de s'installer dans une péniche, amarrée aux Bassins à Flot. Plus d'une vingtaine de bateaux sont ainsi réaménagés en maisons flottantes. Visite guidée de ces intérieurs atypiques.
C'est un petit coin de paradis, à deux pas du centre-ville de Bordeaux. Aux Bassins à Flot, quelques 25 bateaux sont amarrés à l'année. Des péniches d'habitation, anciennement affectées au transport de marchandises, et devenues après leur transformation, de douillets appartements sur l'eau.
"En vacances constamment"
Gérard et Christiane Eon ont acheté la péniche Lapérouse, une embarcation datant de 1948, en 2007. Ils ont eux-mêmes opéré sa métamorphose et l'ont convoyée depuis l'Aude. "On a fait les plans avec les enfants, on a modifié tout l'intérieur, mis des traverses pour pouvoir faire le plancher de la terrasse...", se souvient le couple de retraités. La péniche est en grande partie alimentée par des panneaux solaires.
Deux ans de rénovation sont nécessaires, et le résultat est à la hauteur. "On vit bien ici, reconnaît Gérard Eon, c'est la liberté. On a également un espace visuel à 360 degrés, on est pratiquement en vacances constamment sur ce bateau, été comme hiver".
Le retraité, qui apprécie la possibilité de naviguer "au gré des flots" avec son embarcation, loue également la solidarité entre les péniches.
Quand il y a un grand coup de vent, on s'entraide, on vérifie les amarres, on fait attention les uns aux autres.
Gérard Eon, habitant d'une péniche au Bassins à FlotSource : France 3 Aquitaine
Frédérique Pétris est développeuse web. Depuis quatre ans, elle aussi habite une péniche, dans le quartier des Bassins à Flot. "J'ai toujours voulu vivre sur l'eau", explique-t-elle.
"J'aime ce quartier, qui reste assez sauvage tout en étant au centre. Et je me lève au bord de l'eau, tous les matins c'est différent. C'est extrêmement apaisant".
Déménagement
Reste que cette vie marine, idyllique sur le papier, n'est pas sans aléas. Sur décision du Port maritime de Bordeaux, les habitants des 25 péniches vont devoir quitter le bassin numéro 1 pour s'amarrer dans le numéro 2, ce qui engendre des désagréments.
"Il y a des problèmes techniques et d'infrastructures, et on ne sait toujours pas quand aura lieu le déménagement", expose Jean-Michel Laplaige, président de l'association des usagers des Bassins à flot.
Autres motifs d'inquiétude : les nuisances sonores, engendrées par la vie nocturne du quartier, et le montant de la cotisation, qui subira une augmentation. Celle-ci, annuelle, inclut l'emplacement ainsi que l'accès à l'eau et l'électricité : "le tarif initial sera multiplié par trois", regrette Jean-Michel Laplaige.