Il avait menacé son enseignant de "lui faire une Samuel Paty" : un lycéen de Lormont, près de Bordeaux, a été condamné, ce 9 août, à effectuer 105 heures de travaux d'intérêt général et un stage de citoyenneté à ses frais. Le jeune de 18 ans, jugé pour "menace de mort" et "outrage", a été reconnu coupable des deux chefs d'accusation.
Le lycéen de Lormont (Gironde) qui avait menacé son professeur a été condamné par le tribunal correctionnel de Bordeaux à 105 heures de travaux d'intérêt général. Jugé le 2 août pour "outrage" et "menace de mort", le jeune de 18 ans a été reconnu coupable des deux chefs d'accusation par la cour, qui a livré son jugement ce 9 août au terme d'une semaine de délibéré.
Cette centaine d'heures de travaux devra être effectuée dans les 18 mois, à défaut, le jeune prévenu sera condamné à trois mois d'emprisonnement. La peine prononcée est assortie d'un stage de citoyenneté, qu'il devra suivre, à ses frais, et auquel il devra se présenter dans les six mois. Si cette condition n'est pas respectée, le lycéen sera condamné à verser une amende de 350 euros au tribunal.
La victime satisfaite
Il lui est aussi interdit d'entrer en contact avec la victime, sous peine de s'acquitter de 1 000 euros d'amende. Anthony Lambert, le professeur concerné par les menaces, a fait savoir qu'il est satisfait du jugement.
"Mon client n'avait pas d'attente particulière, si ce n'est qu'on le reconnaisse victime et que la cour retienne la culpabilité du prévenu sur les deux infractions, confie son conseil, Me Guillaume Sapata. L'important pour lui, c'est que ce dernier prenne acte de la portée de ses mots."
Le parquet avait requis quatre mois d'emprisonnement, dont 18 mois de sursis, à l'issue de l'audience le 3 août.
Outrage en janvier, menace en février
Le 20 février 2023, cet élève du lycée polyvalent Les Iris à Lormont avait tenu des propos gravissimes à la sortie d'un cours. "Je vais venir avec une cagoule, un opinel et lui faire une Samuel Paty", avait-il confié à ses camarades en visant l'enseignant avec qui il avait eu déjà un différend quelques jours plus tôt. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel pour cet outrage de fin janvier.
Pour rappel, Samuel Paty, enseignant à Conflans-Sainte-Honorine, avait été poignardé puis décapité en octobre 2020 près de son collège. Son assassin lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet.