Jeanne, 94 ans, heureuse en famille d'accueil pour personnes âgées en Gironde

Jeanne vit depuis 18 mois dans une famille d'accueil avec deux autres pensionnaires. Pas question pour elle d'aller en Ehpad. Elle raconte son expérience. Un accueil familial et personnalisé que souhaite encourager le département.

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"Je suis venue pour faire un essai de 15 jours et ça fait un an et demi que j'y suis !" sourit Jeanne.

Après le décès de son mari, elle a vécu seule pendant 22 ans. Puis est venu le temps où elle ne pouvait plus rester sans accompagnement. Mais pas question pour elle d'aller dans un Ehpad. "J'y ai vu une de mes amies, on l'obligeait à faire des choses qu'elle n'aimait pas" dit-elle.

C'est une de ses petites filles qui lui a suggéré une famille d'accueil. 

Ici, c'est la bonne ambiance, la bonne nourriture, le bien-être. On est toujours lavé, toujours propres, dès qu'on se fait une tache on est changé. C'est pas partout comme ça ! Bien-sûr je serais plus heureuse si j'étais chez moi mais là on est bien quand même, vraiment. Que demander de plus ?

Jeanne

Source : France 3 Aquitaine

confie la nonagénaire. Même si elle avoue, en vraie femme indépendante, avoir eu du mal à se plier aux règles de la maisonnée : confier ses médicaments, respecter les heures de repas etc...

Un accompagnement personnalisé

"On fait beaucoup d'activités avec nos pensionnaires, ça crée des liens" explique Nathalie, auxiliaire de vie de formation, agréée pour l'accueil de personnes âgées par les services du département depuis 2014.

Un job "H24" reconnaît-elle, secondée par son mari, Cyril, ancien militaire, qui a lui aussi obtenu l'agrément, voilà 3 ans. Ils ont trouvé la maison idéale aux Peintures dans le libournais.

Un grand jardin, trois chambres de plus de 9 mètres carrés et douche à l'italienne. 

"Oui il y a beaucoup d'activités manuelles" confirme Jeanne qui prend du plaisir à manipuler les perles, faire de la peinture, lire et surtout jouer avec les mots.

Là j'en ai encore un ou deux à trouver, ça me donne du fil à retordre mais je vais les trouver c'est mon plaisir ça. On nous donne aussi à faire des additions, des soustractions, ça entretien un peu la tête

Jeanne

Source : France 3 Aquitaine

apprécie la nonagénaire à l'esprit vif et taquin, au caractère affirmé et au regard franc.

"On fait aussi beaucoup de choses en extérieur avec les animaux et le jardin. En été, il y a les plantations, l'arrosage" détaille Cyril.

Dans leur jardin, des poules, des chevaux, des vaches bientôt. 

On fait aussi des dominos, des lotos. Lucette, qui est limitée par son Parkinson, adore les lotos et surtout les bonbons à gagner !

Cyril - accueillant

Source : France 3 Aquitaine

"On essaie de leur faire faire ce qu'elles aiment" explique simplement Nathalie. "Et puis j'essaie de préserver leur autonomie au maximum. Par exemple Jeanne et Solange font leur lit toutes seules, avec parfois juste un peu d'aide". 

Un job "H24"

"On voit moins nos amis, c'est certain. On ne peut pas les laisser seules le soir ou alors il faut prévoir quelqu'un pour nous remplacer. Et puis si on a des invités, elles dînent avec nous" raconte la maîtresse de maison qui avoue partir très peu en vacances. "Ou alors pas tous les deux en même temps".

Un job "à plusieurs casquettes. Il faut faire le médecin, l'assistante sociale, être là quand elles ont des besoins à n'importe quel moment. C'est un choix".

Mais le couple apprécie les contacts avec les pensionnaires et leurs familles. "On les suit jusqu'au bout. L'an dernier, l'une d'entre elles est partie. On a fait la fin de vie avec la famille qui venait tous les jours et toutes les nuits. Ca faisait 4 ans qu'elle était à la maison. On est resté en contact avec les proches".

Jeanne aussi souhaite finir ses jours dans cette maison. "Tant qu'elle pourra rester ici sans souffrance on l'accompagnera" affirme Nathalie.

150 familles d'accueil pour personnes âgées en Gironde

Le département de la Gironde souhaite développer ce genre d'accueil. Actuellement 150 familles sont agréées pour recevoir des pensionnaires et 380 personnes âgées  y sont placées.

Le coût ? "Environ 1200 euros alors qu'il faut payer 1900 euros pour un Ehpad public et bien plus dans le privé" précise Romain Dostes, le vice-président du département en charge de la politique des aînés. 

"Cette troisième voie, entre la résidence et l'Ehpad, c'est quelque chose que l'on fouille et qu'on veut privilégier" assure t-il. Outre les familles d'accueil, il veut encourager les habitats partagés. "Il s'agit de réunir les personnes qui aimeraient vivre autrement, et pas forcément chez elles dans la solitude".

Ce genre de colocation entre séniors est à l'étude dans plusieurs petites communes girondines. 

Voir le reportage de T.Elobo et L.Bignalet :

Jeanne vit depuis 18 mois dans une famille d'accueil avec deux autres pensionnaires. Pas question pour elle d'aller en Ehpad. Elle raconte son expérience. Un accueil familial et personnalisé que souhaite encourager le département. ©T.Elobo/L.Bignalet

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