Le 28 juin, c'est la Journée nationale des Sauveteurs en Mer, un moment d'information et de collecte de dons. En Aquitaine, 226 bénévoles et parmi eux, des sauveteurs embarqués engagés dans des missions, on l'a vu malheureusement l'an dernier, parfois au péril de leur vie.
En cas de besoin, faire le 196
On ne le sait pas toujours mais c'est le numéro accessible de n'importe quel portable... Les sauveteurs de la SNSM sont envoyés sur sites soit après des appels directs soit par le régulateur (CROSS, géré en Bretagne) après par exemple des appels via la VHF.La Société National des Sauveteurs en Mer appelle aux dons, ce 28 juin, pour sa journée "Mille SNSM".
A l'approche de l'été, c'est aussi l'occasion de sensibiliser le grand public et plus particulièrement les amateurs de loisirs nautiques et les estivants sur la démarche des sauveteurs, qui avant tout s'engagent pour la sécurité de tous. En mer mais aussi sur terre. Il faut aussi rappeler, à l'heure de l'ouverture des plages surveillées que 35% des effectifs MNS en France sont assurés par des nageurs-sauveteurs SNSM.
Mobilisée durant la période de COVID-19
De par son statut d'association agréée de sécurité civile et son maillage de bénévoles, "la SNSM a répondu aux sollicitations des préfets, SAMU, EHPAD, du personnel soignant et des personnes les plus fragiles pour diverses missions".Ses sauveteurs ont participé notamment:
- aux renforts dans les centres médicaux et hospitaliers
- aux livraisons de médicaments et de nourriture
- transports sanitaires île-continen,
- accompagnement des malades COVID-19 en TGV médicalisés
- renfort dans les centrales d’appels etc.
Marqués par la perte des leurs
L'année 2019 a malheureusement été marqué par le naufrage d'un canot et la mort de trois sauveteurs aux Sables d'Olonne en juin 2019.
Alors que la tempête Miguel balaie la côte Atlantique, le canot de sauvetage de la SNSM "Jack Morisseau", avec sept sauveteurs à bord, a chaviré à 800 mètres des côtes, au large des Sables d’Olonne. L'équipage partait en intervention en vue de secourir un bateau de pêche en difficulté : trois sauveteurs périront dans le naufrage.
Peu après ce drame, Xavier de la Gorce, président de la SNSM réagissait: "Cette disparition tragique provoque une immense émotion dans la famille des Sauveteurs en Mer et nous rappelle les risques que prennent chaque jour nos bénévoles, pour secourir les personnes en difficulté en mer".
Ce drame a été un électrochoc.
Pour Sylvain Moynault, la dernière fois que la SNSM avait connu un tel drame, c'était en 1986, le drame de l'Aber Wrac'h durant lequel "d'ailleurs dans des conditions similaires, sauf qu'ils portaient secours à un plaisancier", cinq sauveteurs périrent.
Depuis, des sauveteurs ont été blessés en intervention, "il y eu des accidents mortels comme ce nageur-sauveteur récemment, en 2018. Mais de façon isolé"...
Le drame des Sables d'Olonne et son onde de choc sont encore dans toutes les mémoires aussi bien parmi les sauveteurs qu'auprès du grand public. Comme s'il était incongru que les "sauveurs" puissent être eux aussi en difficulté...
En Aquitaine
Les sept stations SNSM d'Aquitaine comptent en tout 226 sauveteurs embarqués bénévoles, 2 centres de formation et d’intervention (Bordeaux et Anglet) et 18 postes de secours sur les plages armés par les nageurs-sauveteurs pour la saison estivale.Les sept stations du Médoc au Pays basque sont:
- Port Médoc
- Pauillac
- Lège Cap Ferret
- Arès
- Arcachon
- Cap Breton – Hossegor
- Bayonne
- Saint Jean de Luz
- Hendaye
En 2019, les Sauveteurs en Mer d’Aquitaine ont réalisé plus de 500 interventions, sur la plage comme en mer. Les équipages sont formés régulièrement et se tiennent prêts, cet été, à intervenir, de jour comme de nuit.
Pour Sylvain Moynault, inspecteur général Atlantique Sud de la SNSM, l'Aquitaine connaît plusieurs zones à risque:
Il y a le Médoc, avec la sortie de l'estuaire. Il y a quelques plaisanciers du côté de Pauillac. Et côté Verdon, les interventions portent plus sur des avaries concernant des pêcheurs professionnels en difficulté.
Il y a le Bassin d'Arcachon, ses passes, zones ostréicoles, bancs et courants qui peuvent créer des difficultés. Mais c'est aussi et surtout le fait qu'il existe une forte densité de population autour du bassin qui est "en mode consommation de loisirs"... Les sauveteurs ont déjà été fortement sollicités avec l’arrivée des beaux jours et depuis le déconfinement. Beaucoup de remorquages, de pannes moteur, d'essence des bateaux de plaisanciers dans le bassin d’Arcachon. Des bateaux qui visiblement "n'étaient pas suffisament maintenus" ... Mais chut, comme dit Sylvain Moynault: "À la SNSM, on ne juge pas, on sauve..." mais un rappel à la vigilance de chacun ne peut pas faire de mal...
Il y a la sortie du port de Capbreton-Hossegor, les passes avec la barre juste en sortie "qui peuvent mettre en difficultés même les habitués" selon le contexte. "Des avaries qui pourraient être anecdotiques ailleurs peuvent devenir dramatiques"...
et bien-sûr les phénomènes de baïnes et vagues de bord, dangeureuses pour les baigneurs, sur les plages le long du littoral aquitain.
Sur les stations aquitaines, des frais seront engagés cette année sur quelques projets en cours:
- une nouvelle vedette à Arcachon
- le financement jet-ski pour Arès, pour aborder le littoral plus facilement en mer
- une vedette de remplacement pour la station d’Hendaye (l’actuelle est en carénage à mi-vie/ le Pôle National de Formation basé à St Nazaire lui prête une vedette pour l’été)
Arès, l'une des trois stations du Bassin
Selon Erick Chadeyron, les sauveteurs des trois stations sont amenées à intervenir sur tout le Bassin et sur les passes, "c'est le type de matériel qui est différent".La station d'Arès disposent de 20 bénévoles dont 14 canotiers ou sauveteurs embarqués. Ils sont équipés d'un bateau de 6 mètres semi-rigide, avec à bord 3 ou 4 canotiers et peuvent intervenir sur des endroits nécessitant un moindre tirant d'eau comme par exemple le banc d'Arguin. L'idéal étant d'intervenir à plusieurs. Bientôt, ils devraient accueillir un jet-ski qui facilitera d'autres types d'intervention.
Erick vit son engagement ici depuis 2006 et cet état d'esprit, de passion pour la mer et le secours aux autres, il semble avoir su le partager. Son fils Damien, "qui a baigné dedans depuis tout petit", vient d'avoir 18 ans et s'engage aujourd'hui auprès des sauveteurs en mer... tout un symbole!
Une journée pour les sauveteurs/Le Mille SNSM 2020
La SNSM compte jusqu'alors sur la générosité de ses 150 000 donateurs mais les besoins sont énormes. Par exemple, cette année près de 37 000 personnes ont été prises en charge en 2019 (France)...Nous devons faire prendre conscience à tous les amoureux de la mer de l'importance de préserver ce modèle associatif et bénévole, unique en France.
Pour lui, cette association "réunit des sauveteurs qualifiés, aux métiers divers et variés, engagés pour les secourir à tout moment, en toutes situations et par tous les temps, de la plage jusqu'au large".
Vu le contexte sanitaire atypique interdisant, pour des raisons sanitaires, les grands rassemblements, l’édition 2020 s'adapte. La Journée Nationale des Sauveteurs en Mer de ce dimanche 28 juin se veut virtuelle avec un grand concours photo.
Les rendez-vous « festifs » des sauveteurs en mer comme les fêtes de la mer organisées tout l’été etc. étant annulées pour la plupart, les sauveteurs risquent des manques à gagner importants…
Localement, quelques stations ont prévu des manifestations malgré tout: à Arès, une vente de produits dérivés au profit des sauveteurs aura lieu sur place.
Le mille 2020 ne pourra pas se faire comme les autres années, mais les besoins restent les mêmes! Regardez l'événement de l'an dernier :
Besoins de dons
L'engagement humain est donc la valeur principale qui ne fait pas tout. "La SNSM vit à 80% de dons privés et que les sauveteurs bénévoles ont besoin du soutien du grand public et surtout des adeptes de la mer et des vacanciers pour subvenir à leurs besoins". Il faut savoir que vous pouvez donner à la SNSM en précisant la station de votre choix, votre localité par exemple.
Les sauveteurs ont besoin d'argent car l'association doit faire face à plusieurs enjeux:
- la formation des sauveteurs "Les sauveteurs étant de moins en moins issus de professions maritimes (27% des équipages), leur formation est devenue un enjeu majeur pour leur sécurité et celle des personnes qu’ils secourent, et représente aujourd’hui un budget de près de 5 millions €/an".
- le développement et l'acquisition de ses équipements "La technologie et la règlementation évoluent rapidement et le budget des équipements pour la protection des sauveteurs et celle des personnes secourues augmente régulièrement. Electronique de navigation, jumelles de vision nocturne ou caméras infra rouge, gilets de sauvetage, défibrillateurs semi-automatiques,…"
- le renouvellement d'une flotte de plus de 450 bateaux de sauvetage, en particulier de navires hauturiers: "Dans les dix prochaines années, en raison du vieillissement de sa flotte de sauvetage, la SNSM doit renouveler 140 bateaux pour un montant avoisinant 100 millions d’euros.
Pour cette année 2020, 27 bateaux sont renouvelés ou font l’objet d’une modernisation à mi-vie.
En savoir plus sur la SNSM ou faire un don
Une médiatisation mettant en avant les sauveteurs mais aussi leurs soutiens.
Des vidéos de soutien, notamment du surfeur et chanteur landais, Tom Frager ou encore des personnalités comme Michel Cymes.