Ils ont entre vingt et vingt-six ans, ils sont cinq, et tous sont accusés à des degrés divers d’avoir commis des violences pendant la Marche des fiertés du dimanche 12 juin à Bordeaux. Ce vendredi 23 septembre, le tribunal correctionnel de Bordeaux ordonne le renvoi de leur procès au 7 avril 2023 afin que le dossier soit étudié dans sa globalité.
Trois mois après les incidents qui ont émaillé la manifestation, cinq hommes devaient comparaître devant le tribunal correctionnel de Bordeaux ce 23 septembre.
Parmi eux, deux hommes de 20 et 25 ans. Ils sont soupçonnés d'avoir jeté des projectiles sur des participants et de les avoir insultés.
Ils sont poursuivis pour "injure publique en raison l’orientation sexuelle " et "violence avec arme par destination n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail".
L’un est coursier, l’autre fait des études de commerce. L’un des deux, est connu pour avoir conduit en état d’ébriété et sous l'emprise de stupéfiants. Trois autres personnes pour des dégradations sur du mobilier urbain.
Rappel des faits
Le 12 juin 2022, près de 5 000 personnes sont réunies dans les rues de la ville pour une marche colorée. L’occasion pour les participants de clamer leur liberté d’être et pour les associations de revendiquer haut et fort les luttes qu’elles mènent au quotidien pour défendre les droits des lesbiennes, gays, bi, trans, queers, personnes intersexes, asexuelles et pansexuelles.
Ce matin-là, des dégradations sont commises sur du mobilier urbain. Des passages piétons arc-en-ciel sont souillés. Quelques heures plus tard, l’association le Girofard explique être victime de menaces de mort. Des témoins relatent aussi des agressions verbales et physiques. Une banderole avec un message anti-LGBT est déroulée par une dizaine d’individus sur le toit de la maison écocitoyenne.
Une enquête de police est alors ouverte après trois dépôts de plainte.
D’abord, ceux de deux associations. SOS homophobie et Le Girofard dénoncent des insultes, une incitation à la haine et des violences verbales.
Ces faits doivent être sanctionnés pour ce militant de l'association le Refuge présent au tribunal. "Ce sont des agressions que la société subit, on refuse notre identité".
De son côté la mairie de Bordeaux à porté plainte pour dégradations de mobilier urbain.
Emmanuel Page est administrateur national de SOS Homophobie. Il était à Bordeaux ce jour- là. "On a été déchiré en plein cœur ! Car au-delà d'une banderole, de jets de projectile de salut nazi, c'est notre droit d'exister qui est remis en cause avec ces actes"
Apologie de crime contre l'humanité
Ce vendredi, les avocats de la partie civile ont demandé le renvoi de l’audience pour le respect du contradictoire et pour que le dossier soit étudié dans sa globalité. Ils ont par ailleurs estimé que des faits graves comme des saluts nazis devaient être pris en compte. Raison pour laquelle ils ont demandé que deux autres infractions soient portées devant la justice. L’une pour injures et incitations à la haine. L’autre pour apologie de crimes contre l’humanité.
Le tribunal a entendu leurs requêtes et a prononcé le renvoi du procès au 7 avril 2023.
Les protagonistes encourent cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.