Le 26 janvier 2022, Marwan, un jeune garçon de 20 ans perdait la vie ne gare de Gauriaguet, en Gironde, percuté par un train. Deux ans plus tard, les parents du jeune garçon ont assigné la SNCF en justice. Ils reprochent à l’entreprise ferroviaire de ne pas avoir suffisamment sécurisé la gare.
Il est 7 h 30, ce mercredi 26 janvier 2022. L’hiver et son brouillard ont envahi la campagne aux environs de Gauriaguet, une commune située à une trentaine de kilomètres de Bordeaux. Comme chaque matin, Marwan, 20 ans, est en chemin pour prendre son train.
Pour accéder à son quai, il doit traverser les voies, comme le font chaque jour des dizaines de personnes dans cette petite gare de campagne. Ce matin-là, alors que le jeune homme emboîte le pas d’autres usagers, il est percuté par un train, invisible quelques secondes plus tôt. Le jeune homme décède sur le coup.
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"L’accident était inévitable"
Deux ans plus tard, la douleur bien qu’encore vive a laissé place à la combativité : celle de faire reconnaître Marwan comme victime. “Ça a été une réflexion longuement murie, mais nous avions besoin que notre fils soit reconnu comme victime. C’était un garçon toujours prudent, pondéré. Avec les conditions de ce jour-là, l’accident était inévitable”, assure le père de Marwan. Selon lui, le brouillard, combiné au bruit du moteur d’un train à l’arrêt dans la gare, ont empêché son fils d’être alerté.
Ce n’est pas normal de mourir un matin, à 20 ans comme ça.
Père de Marwan,Victime percutée par un train
Dans cette gare, en effet, seul un pictogramme lumineux clignotant annonce l’arrivée imminente d’un train. “Il y avait du brouillard, rien ne nous assure qu’il a vu le signal lumineux, évoque l’avocate de la famille. Il n’y a ni barrière, ni alerte sonore.”
"Éviter les drames"
Le 28 novembre prochain, une audience se tiendra au tribunal judiciaire de Libourne, pour que la SNCF “réponde de sa responsabilité”. “Elle est responsable des trains et des infrastructures et doit donc en répondre pour qu’elle sécurise ses gares”, explique Claire Wurtz, l’avocate de la famille. Malgré la douleur de “ressasser cette journée” et la difficulté d’un procès contre un organisme d’état, la famille explique vouloir se battre “pour Marwan et pour les autres, pour que ça n’arrive plus”.
L’accident de Marwan est loin d’être un cas isolé, selon l’avocate. “Des accidents comme ça, il y en a chaque année. D’ailleurs, dans certaines gares, la SNCF installe des passerelles ou des souterrains pour éviter les drames”, avance Claire Wurtz.
On a perdu notre fils pour quelques milliers d’euros de travaux.
Père de Marwan,Jeune percuté par un train en 2022
Des défaillances de sécurité que la famille de Marwan a du mal à accepter. “Ils savent que traverser les voies est dangereux alors pourquoi il n’y a pas au moins un portillon ?, interroge le père de Marwan. On veut aller jusqu’au bout parce qu’aujourd’hui, des gens meurent pour des histoires d’argent.”
En France, une dizaine d’accidents similaires sont recensés chaque année. En janvier 2024, où les conditions de visibilité, entre la nuit et le brouillard, sont plus mauvaises, quatre accidents ont eu lieu.