“Vénus” est une petite association bordelaise de protection et de défense des animaux. Créée en mars 2007, elle recueille et place des animaux abandonnés mais depuis la fin du dernier confinement, elle voit les demandes exploser et manque de familles d'accueil.
Ce sont les deux derniers chatons recueillis. Ils ont été découverts dans une poubelle à la déchetterie de Villenave-d'Ornon près de Bordeaux. Sur les réseaux sociaux, l'association Vénus réagit par un "abject, odieux!"
Des abandons de ce genre, l'association de protection et de défense des animaux Vénus en reçoit une vingtaine par jour. Un chiffre multiplié par trois en quelques mois. Pour son vice-président, Laurent Blanchard-Talou, les confinements et couvre-feux imposés face à la pandémie de coronavirus sont une explication :
Merci la covid ! Depuis mars, nous recevons beaucoup de demandes de prises en charge suite à des abandons. Des chatons, des lapins, des chiens qu'on retrouve dans les cages d'escalier, les poubelles, les locaux du tram. Pendant le confinement, les gens ont adopté des animaux et ils ont eu marre de s'occuper d'eux. Ou ils ne les ont pas fait stériliser et les chattes ont fait des portées par exemple.
C'est Laurent et son mari Didier qui ont créé l'association il y a quatorze ans. Didier a grandi avec des animaux et leur souffrance lui était insupportable. Le couple avait adopté une petite chienne roumaine Vénus. Ils ont eu envie de fonder leur association. Parce qu'ils avaient des critères plus exigeants. Pas question de proposer l'adoption sans vérifier avant et après les conditions d'accueil de l'animal. "Nous sommes très chiants" plaisante Laurent :
Un bénévole effectue une première visite pour vérifier les conditions d'accueil que ce soit pour un chien ou un chat : terrain clôturé, balcons et fenêtres sécurisés . Si les conditions sont réunies, on organise une première rencontre et si le feeling passe entre la personne qui désire adopter et l'animal, nous proposons un contrat d'adoption. Nous demandons une caution de 300 euros qui est restituée dès que l'animal est stérilisé. Une bénévole assure ensuite le suivi pendant six mois.
Le montant de la caution est volontairement élevée, car, pour Laurent, la stérilisation permet de limiter les abandons par la suite. De même, l'association refuse de laisser en cage les animaux abandonnés en attente d'être adoptés. Elle fait appel à des familles d'accueil. Bénévoles, elles font, elles aussi, l'objet d'un contrôle.
L'an dernier, Vénus a classé 241 animaux. Des chatons, des chiens, des lapins mais également des NAC, les nouveaux animaux de compagnie. Un bilan "plutôt énorme en ayant un boulot à côté" se félicite Laurent.
Localement, l'association commence à être connue. Son site internet et son compte Facebook permettent de trouver facilement des adoptants. Pourtant, face à la recrudescence des abandons, l'association ne parvient plus à répondre aux demandes. Ses quatorze bénévoles et sa quarantaine de familles d'accueil ne suffisent plus. De plus, Vénus prend à sa charge la majorité des frais d'alimentation et des frais de vétérinaire (identification, déparasitage, vermifugation, vaccination) avant l'adoption.
Laurent rappelle qu'adopter un animal est un budget. "On n'adopte pas si on en a pas les moyens " fustige t-il. S'occuper d'un animal suppose aussi du temps et de l'affection. D'ailleurs le contrat d'adoption prévoit des clauses (classiques telles que ne pas laisser son animal divaguer. Si les clauses ne sont pas respectées, l'association peut rompre le contrat. Ce qu'elle n'a jamais eu à faire en quatorze ans.
Vénus, une association de protection et de défense des animaux
L'association recueille des animaux abandonnés dans des familles d'accueil et les propose à l'adoption. Elle intervient également sur des cas de maltraitance. L'équipe de bénévoles se rend sur place suite à des signalements pour suspicion de maltraitance. En 2020, Vénus a été sollicitée pour 85 enquêtes de maltraitance. Son objectif sur le long terme : de ne plus avoir besoin d’associations telles que la leur.