La grève couve dans l'Éducation nationale : "le point de rupture est atteint"

Le syndicat FSU-SNUipp 33 s'alarme d'une dégradation des conditions de travail des enseignants et des AESH dans les écoles primaires de Gironde. Il a déposé une alerte sociale, préalable à un préavis de grève.

Le constat est cinglant. Il émane du syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré et vise directement Gabriel Attal et ses prédécesseurs au ministère de l'Éducation nationale. 

"Aujourd’hui, le point de rupture est atteint dans les écoles. Année après année, les politiques éducatives des dernières décennies ont contribué à casser les protections dont bénéficiait le service public d’éducation", écrit la FSU-SNUipp 33 dans un communiqué rédigé le 18 novembre dernier.

Elle vient de déposer une alerte sociale auprès de la directrice académique de la Gironde, à l'image des 101 autres sections départementales du syndicat en France. Il s'agit d'une étape "préalable à un dépôt de préavis de grève".

Des conditions de travail jugées dégradées

Motif de ce mécontentement : les conditions de travail des enseignants du premier degré. D'après la FSU-SNUipp 33, elles se sont profondément dégradées. Le manque de moyens humains est notamment pointé. "Il faut plus d'enseignants par effectif et repartir sur un pôle de remplacement suffisant", plaide Samantha Fitte, cosecrétaire départementale du syndicat en Gironde.

Des enseignants doivent absorber des élèves dont l'instituteur est absent et s’occuper de plus d'enfants. Vivre ça pendant des jours et des semaines, ça rajoute du stress.

Samantha Fitte

co-secrétaire départementale de la FSU-SNUipp en Gironde

Le nombre de psychologues scolaires est également jugé insuffisant. "Ils n'ont plus assez de temps pour prendre en charge les enfants et assurer un rôle de prévention. Ils représentent pourtant des points d'appui dans les établissements".

Enfin, l'alerte concerne les AESH, en charge de l'accompagnement des élèves handicapés. "Elles ont des temps partiels forcés et n’arrivent pas à vivre avec ça. Elles ne peuvent pas se projeter dans ce métier et monter en gamme. Certaines n'ont pas accès aux formations aux polyhandicaps".

Une rencontre avec la directrice académique et des échanges avec l'intersyndicale

Certains enseignants et personnels de l'éducation nationale souffrent d'épuisement professionnel, rapporte la représentante du syndicat. Les démissions et reconversions sont légion et la profession accuse une crise des vocations selon elle.

Les enseignants en ont ras-le-bol. On a envie d’aider nos élèves à réussir mais il nous faut plus de moyens.

Samantha Fitte

co-secrétaire départementale de la FSU-SNUipp en Gironde

Inquiet de potentielles suppressions de postes à la rentrée 2024, le syndicat  appelle à un "sursaut" du ministère de l'Éducation nationale. "Depuis l'arrivée de Gabriel Attal, les discussions sont fermées. Il communique très bien mais il annonce des choses dans la presse sans concertation. Cette méthode ne participe pas à l’apaisement", dénonce Samantha Fitte. 

La FSU-SNUipp 33 doit rencontrer la directrice académique de la Gironde le 7 décembre prochain. En attendant, elle a prévu d'échanger avec l'intersyndicale et prévient : "À l’aune des réponses reçues, elle prendra ses responsabilités quant aux suites à donner à cette alerte sociale".

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