Une trentaine de manifestants se sont rassemblés ce jeudi 14 décembre devant la Cour criminelle de la Gironde pour soutenir Océane. Cette Bordelaise victime de viol en 2021, n'a pas été avertie lorsque son agresseur a été remis en liberté, trois mois avant son procès qui s'est ouvert ce jeudi.
"La honte, la culpabilité, l’impunité doivent changer de camp", clame Annie Carretto, co-présidente du planning familial de la Gironde. Équipée d'un mégaphone, elle fait partie de la trentaine des manifestants présents devant la Cour criminelle de Bordeaux ce jeudi matin pour soutenir Océane à l'ouverture de son procès.
La jeune femme âgée de 21 ans au moment des faits, a été violée en juillet 2021 dans un parking à Bordeaux. Son agresseur supposé, un homme de 56 ans, sans domicile fixe et en fauteuil roulant, interpelle Océane lors d'une maraude. Il se présente comme un artiste de rue et semble "inoffensif" au premier abord selon la victime.
Le cinquantenaire arrive à l'attirer à l'écart et la viole sous la menace d'un couteau. Océane porte plainte et l'homme est placé en détention provisoire en décembre 2021.
Ouverture ce jeudi d'un procès pour viol. La victime avait recroisé son agresseur présumé, remis en liberté avant le procès. #Bordeaux
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) December 14, 2023
Plusieurs associations féministes se sont rassemblées devant le tribunal pour dénoncer la situation. (📸@F3_Americalopez) https://t.co/J8ar3QfYZa pic.twitter.com/0iPKY8CDZ5
"Décision hallucinante"
Seulement, l'accusé est libéré trois mois avant son procès. Océane n'est pas prévenue et le croise dans la rue Sainte-Catherine par hasard. "C'est une décision hallucinante, c'est totalement inadmissible, le juge d'instruction avait promis qu'il resterait en prison jusqu'au jour du procès", déplore Annie Carretto. La co-présidente du planning familial souligne la dangerosité avérée de l'agresseur. Son casier judiciaire comporte une vingtaine de mentions dont une pour agression sexuelle datée de 2018.
Une banderole "stop aux violences sexistes et sexuelles" a été accrochée aux grilles de la Cour criminelle. Dans un communiqué, les associations pointent du doigt "une justice qui échoue à protéger les victimes" avec "70 % de classement sans suite, 1 % de condamnation pour viol". Le procès se tiendra jusqu'au 15 décembre, l'accusé encourt jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.