Les anti-LGV sont mobilisés depuis vendredi soir 11 octobre à Lerm-et-Musset, dans le sud Gironde. Plus d'un millier de manifestants sont présents. La participation du mouvement des Soulèvements de la Terre fait craindre des violences aux autorités. Quelques débordements ont eu lieu ce samedi, mais ils ont été rapidement contenus par les forces de l'ordre.
Les manifestants sont arrivés sur le camp depuis vendredi soir à Lerm-et-Musset, à 80 km de Bordeaux. Cette petite commune de 500 habitants dans le sud Gironde se situe sur le tracé des LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. La mobilisation nommée "Freinage d'urgence des LGV dans le Sud-Ouest" est organisée par la coordination d'une vingtaine de collectifs locaux LGV Non merci, rejointe pour la première fois par le collectif Les Soulèvements de la Terre. Les anti LGV contestent le projet de ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux " qui va artificialiser 4 800 hectares de territoire, détruire des habitants et la biodiversité".
Évacuation à Bordeaux
Toute une série actions a été proposée aux participants dans le secteur de Lerm-et-Musset, mais aussi des actions ailleurs comme à Bordeaux, où la manifestation était pourtant interdite par arrêté préfectoral, notamment aux abords de la gare Saint-Jean par crainte de débordements.
Une "vélorution" avec une centaine de participants, est partie ce midi du sud Gironde pour visibiliser de nombreux acteurs du projet de LGV. "Dans un premier temps, elle s'est rendue devant l'entreprise Systra, détenue par la RATP et la SNCF, impliquée dans la construction des LGV via l'ingénierie et le conseil. Second arrêt de la vélorution chez Segat, acteur principal qui a pour rôle l'expropriation des maisons sur les tracés d'infrastructures tel que la LGV", ont indiqué les organisateurs.
Les manifestants se sont également rendus devant et dans la gare Saint-Jean de Bordeaux où ils ont entamé des chants en tenue de carnaval. Ils ont été évacués par les CRS, comme a pu le constater une journaliste indépendante, Laurène Secondé, qui a posté des photos sur les réseaux sociaux.
Évacuation des manifestants anti LGV par les CRS en gare de #Bordeaux #FreinagedUrgence #LGVnonMerci #SoulevementDeLaTerre pic.twitter.com/zrSChO6L0U
— Laurène Secondé (@LaureneSeconde) October 12, 2024
De son côté, la préfecture a indiqué "qu'une vingtaine de manifestants qui participait à la "vélorution" à Bordeaux ont été évincés sans aucune perturbation du fonctionnement de la gare".
Mais la majorité des anti LGV sont restés à Lerm-et Musset.
Un cortège de manifestants s'est rendu sur un autre site en début d'après-midi, près du Ciron, petit cours d'eau local qui sera traversé en plusieurs endroits par le tracé des futures LGV. Ils ont construit une tour en bois, une sorte de vigie symbolisant leur présence et leur vigilance.
Un véhicule de gendarmerie détruit
Tension en milieu d'après-midi, vers 15 h 15, plus d'une vingtaine d'individus, tous habillés de noir et encagoulés, s’en sont pris à un véhicule de gendarmerie qui s'est enlisée dans le sable d'un pare-feu forestier. Les individus ont cassé les vitres et sont montés sur le toit. Des projectiles ont été aussi lancés sur le véhicule.
Les trois gendarmes qui étaient à bord, ont quitté les lieux rapidement en présence des sapeurs-pompiers, précise la préfecture de la Gironde qui a relayé l'incident sur son compte X.
Des individus violents présents lors de la manifestation non autorisée "freinage d'urgence" ont dégradé un véhicule de @Gendarmerie_033. Les militaires ont été évacués d'urgence par les sapeurs-pompiers
— Préfet Nouvelle-Aquitaine et Gironde (@PrefAquitaine33) October 12, 2024
venus les dégager, leur véhicule a également été pris à partie lors de… pic.twitter.com/T5yXDtDeBw
Un dispositif de sécurité important
"Le dispositif des forces de l'ordre est conséquent et proportionné et évolutif". Les pouvoirs publics ont réitéré leur crainte de voir des débordements en marge de la manifestation "Freinage d'urgence" notamment en raison de la présence de militants radicaux appartenant à l'association Les Soulèvements de la Terre, connus pour avoir commis des violences par le passé, comme en mars 2023 à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres lors des blocages liés à la construction de méga-bassines, et aussi lors de l'évacuation de la ZAD de l'autoroute A69 Castres-Toulouse en septembre dernier.
La gendarmerie nationale avait signalé samedi matin la présence d'un millier de manifestants sur le site. Depuis jeudi, des contrôles préventifs sont effectués par les forces de l'ordre qui annoncent avoir "contrôlé une vingtaine de personnes fichées S", et la présence "d'un grand nombre de personnes encagoulées."
De son côté, la préfecture de Gironde a annoncé des tirs contre l'hélicoptère de la gendarmerie lors de survols nocturnes du camp de base de la manifestation anti LGV, dans la nuit d vendredi à samedi.
Manifestation interdite "Freinage d'urgence contre les LGV du Sud-Ouest" |
— Préfet Nouvelle-Aquitaine et Gironde (@PrefAquitaine33) October 12, 2024
Cette nuit, plusieurs tirs en direction de
l'hélicoptère de la @Gendarmerie qui effectuait un survol de reconnaissance du site occupé en Sud Gironde par les opposants au projet, ont été entendus.
Ni…
CARTE - Lerm-et-Musset (33)
Les organisateurs annoncent 1500 participants. L'évènement "Freinage d'urgence des LGV dans le Sud-Ouest" se poursuit jusqu'à dimanche soir.