En visite à Bordeaux, la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet a annoncé ce 29 mars la création d'une "force mobile scolaire" capable d'intervenir dans les établissements "en difficulté". Elle a ensuite participé à une table ronde sur la sécurité des établissements scolaires à la préfecture.
"Cette force scolaire, qui permettra aux établissements qui sont en difficulté de prendre en charge pendant un temps assez long la difficulté, est destinée à rassurer les enseignants et les équipes éducatives", a déclaré la ministre de l'Education nationale. Nicole Belloubet est, ce vendredi, en déplacement au lycée professionnel Tregey, dans le quartier de la Bastide à Bordeaux.
L'entourage de la ministre a précisé que cette force, "mise en place à la rentrée 2024", serait "composée d'une vingtaine d'agents de l'Éducation nationale".
En cas de crise aiguë, elle pourra être projetée sur tout le territoire sous 48 heures, quand les moyens locaux nécessitent un soutien supplémentaire.
Equipe ministérielle de Nicole Belloubet
"L'État se portera systématiquement partie civile" en cas de plainte
Cette force mobile aurait "une mission de sécurité à l'intérieur de l'établissement, d'apaisement et de pédagogie". Une nouveauté ? Pas tant que cela puisque les établissements scolaires peuvent déjà faire appel à des "équipes mobiles de sécurité", un dispositif créé en 2009 et qui dépend des rectorats.
Cette mesure pourrait marquer une implication nationale puisque la ministre a également souligné qu'elle souhaitait garantir la "sécurité juridique". Elle a notamment indiqué que "désormais l'Etat se portera systématiquement partie civile lorsqu'une plainte sera déposée", lorsqu'il y a "des actes de cyber-malveillance ou des actes d'attaques physiques" contre des établissements scolaires.
Deux heures auprès des professeurs de Tregey
Nicole Belloubet a échangé pendant près de deux heures avec l'équipe éducative du lycée professionnel Tregey, qui a été victime il y a peine trois jours d'une menace d'attentat.
Le 26 mars dernier, il avait dû évacuer suite à un mail menaçant, alertant de la présence d'une bombe. Au rectorat de Bordeaux, on indique qu'il y a eu trois menaces similaires dans l'Académie, deux en Gironde et une dans les Landes, ayant nécessité l'évacuation des locaux.
Sécuriser les établissements scolaires
La ministre de l'Education et de la Jeunesse s'est ensuite rendue à la préfecture en fin de matinée pour rejoindre la table ronde consacrée à la sécurité des établissements scolaires. Un rendez-vous organisé en présence notamment de la rectrice Anne Bisagni-Faure, du maire de Bordeaux Pierre Hurmic et du président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.
Tous doivent plancher sur un plan anti cyber malveillance, comprenant, entre autres, un "affichage d'informations pour lutter contre le piratage numérique", "la sensibilisation à une bonne hygiène numérique" et la "restriction des droits dans les échanges de messages au sein de l'Espace Numériques de Travail (ENT)".
Des mesures qui pourraient être applicables dès la reprise des cours après les vacances de printemps, soit le 29 avril pour l'académie de Bordeaux.
Suspension des messageries ENT
Ce 28 mars, à la veille de son déplacement en Gironde, la ministre avait pris la décision de "suspendre à titre préventif toutes les messageries des espaces numériques" dans les établissements scolaires.
À la suite des piratages et menaces, j’ai décidé de suspendre à titre préventif toutes les messageries des espaces numériques dans nos établissements scolaires.
— Nicole Belloubet (@NBelloubet) March 28, 2024
Avec les représentants des élus et les éditeurs, nous allons déployer un véritable bouclier numérique. pic.twitter.com/gwd7PVFX7L
Cette annonce "à titre préventif" fait suite à plus de 300 menaces reçues par des établissements scolaires dans toute la France, notamment par le piratage de ces ENT. Le tout dans un contexte particulièrement tendu après le départ à la retraite anticipée d'un proviseur d'un lycée parisien, suite à des menaces de mort.