Le terme exact est plutôt "parrainage républicain" mais on ne peut s'empêcher de faire référence au baptême réligieux. Les parents choisissent un parrain et une marraine pour leur enfant mais la cérémonie est laïque et a lieu en mairie. Ce 5 juin, c'était une première à la mairie de Caudéran.
Elle faisait l'objet de toutes les attentions ce samedi. Normal, c'était sa journée, celle de son parrainage républicain. Fanny est encore toute petite mais par cette journée particulière, ses parents ont souhaité créer des liens, d'abord avec ceux qui deviennent le parrain et la marraine de Fanny, mais aussi avec la République. Une démarche plus symbolique que juridique promouvant les valeurs de la devise française : "Liberté, Egalité, Fraternité".
Car il s'agit bien d'un rituel laïque, "on préfère républicain, comme ça après elle pourra choisir sa religion", dit son papa, Fabien Garcia.
Pour Bruno Garcia, "c'est un honneur d'être parrain", il s'agit tout de même d'un lien avec l'enfant "s'il arrive quelque chose", une présence particulière pour accompagner "son éducation...", avec "des valeurs républicaines", rappelées ce jour par l'adjoint au maire de Bordeaux, Vincent Maurin.
La Ville de Bordeaux célébrait le tout premier ce samedi. Regardez Gilles Coulon et Talian Elobo.
Le parrainage républicain, c'est quoi ?
Cette forme de baptême civil a été remise au goût du jour il y a quelques années mais trouve ses origines durant la Révolution, avec la loi du 20 prairial an II (8 juin 1794). Un parrainage pour des moins de 15 ans par des parrains et marraines majeurs. Il tombe en désuétude mais revient en vogue à la fin du 19è et durant la "Belle Epoque". On les appelait, dit-on alors, des "baptêmes rouges"...
Aujourd'hui et depuis une quinzaine d'années, on en compte plusieurs centaines chaque années mais les mairies ne sont pas obligées d'accéder à la demande des familles.
Aucune valeur juridique
En effet, ce baptême civil et laïc n'est mentionné par aucun texte et n'a donc pas de valeur légale. Les parrains et marraines ne sont soumis à aucune obligation vis à vis de la loi. Leur "engagement" reste symbolique, moral et d'ordre privé auprès de la famille et de l'enfant parrainé. N'étant pas un acte d'état civil, il ne figure dans aucun registre. "Les justificatifs éventuellement délivrés n'ont pas de valeur au regard de la loi".
Pourtant, dernièrement, plusieurs projets de loi ont tenté de l'encadrer. En juin 2016, l'amendement n°434 au projet de loi « Égalité et citoyenneté » est présenté, afin de donner un cadre légal à cette pratique. Mais l'article 42 qui en résulte est censuré par le Conseil constitutionnel pour raison de procédure.
En revanche, si la famille souhaite créer ce lien légal, une responsabilité dans le temps, les parents peuvent aussi désigner un parrain et/ou marraine "comme tuteurs par testament ou par déclaration devant notaire".
Source : www.service-public.fr