Le moustique tigre est de retour : la lutte est lancée en Nouvelle-Aquitaine pour éviter les cas de dengue

Le moustique-tigre est déjà présent dans presque tous les départements de Nouvelle Aquitaine. Avec l'arrivée des beaux jours et après une soixantaine de cas de dengue en 2020, l'ARS poursuit sa lutte contre la prolifération de l'insecte vecteur de maladies potentiellement mortelles.

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Il faut d'abord comprendre qu'il ne s'agit pas seulement de jardinage, de lutte contre des nuisibles des soirs d'été. 

Le moustique-tigre est vecteur de maladies terribles, douloureuses handicapantes voire mortelles telles que la dengue, Zika et le chikungunya. Un enjeu de santé publique qui ne concerne pas que les départements d'outre-mer déjà très touchés par ce fléau et impliqués dans cette lutte.

La dengue est une maladie infectieuse due à un virus transmis donc par ces moustiques du genre Aedes : Aedes aegypti et Aedes albopictus (le fameux moustique tigre).

Ces maladies sévissent à plusieurs endroits du globe et notamment pour la France, en Martinique et à la Réunion. Mais elles peuvent être "importées" par des voyageurs porteurs du virus. Si le moustique tigre pique une personne malade, il peut transmettre le virus en piquant d’autres personnes (ce qu’on appellerait un cas autochtone). Ce pourrait être le début d’une épidémie.

La dengue en Nouvelle-Aquitaine

En 2020, malgré le contexte sanitaire et le ralentissement du trafic aérien, 61 cas importés de Dengue ont été signalés et investigués en Nouvelle-Aquitaine (830 cas sur la France entière). Il n'y a pas eu de cas de Zika ou Chikunguya.

Mais l'ARS Nouvelle-Aquitaine l'assure : "jusqu’à présent, grâce aux mesures mises en œuvre, aucun cas autochtone n’a été recensé dans notre région. Mais la vigilance de tous les voyageurs est essentielle pour éviter l’apparition de ces maladies en métropole".

Dans la majorité des cas, vous n'avez pas de symptômes ou rien de très caractéristique "la forme habituelle se manifeste par une fièvre brutale associée à des douleurs et une éruption cutanée". Mais, Santé-publique le rappelle : "dans de rares cas, des complications graves et parfois mortelles peuvent survenir".

La dengue est une infection que l'on connaît habituellement dans les régions tropicales (dont les DOM-TOM français : Antilles, Guyane, Mayotte et l’île de la Réunion) où ces insectes sont présents mais également dans des zones tempérées européennes y compris en France métropolitaine.

Selon Dr Duc Nguyen, infectiologue au CHU de Bordeaux et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, explique qu'en Aquitaine, les personnes infectées reviennent le plus souvent d'une zone où la maladie est déjà présente (départements ou territoires d'outre-mer ou à l'Etranger) et les cas de dengue autochtones  (non-importé) ont eu lieu essentiellement dans le Sud-Est (Camargue).

"Quand le virus pénètre dans l'organisme de l'homme, il est présent dans le sang pendant plusieurs jours. Ça peut être quelques jours avant le début des symptômes, et peut durer une semaine".

L'infectiologue décrit qu'il y a alors plusieurs niveaux pour cette maladie :

  • "Dans 50-60% des cas", la forme classique avec les symptômes pseudos grippaux expliqués précédemment avec parfois également des "irruptions cutanées qui surviennent plutôt vers le cinquième jour : une espèce de coup de soleil qui peut parfois passer inaperçu..."
  • Ensuite il y a la forme "sévère" qui "survient dans moins de 5% des cas, heureusement", et là "on est vraiment dans ce que l'on appelle en médecine des défaillances d'organes, atteinte du foie,..." Et il faut effectuer un transfert du patient dans un service de soins intensifs et réanimation".

Pour ces forme sévères, on n'a pas de traitement curatif pour la dengue, on reste sur du symptomatiques".

Dr Duc Nguyen, infectiologue au CHU de Bordeaux

Et malheureusement, "pour ces forme sévères, on n'a pas de traitement curatif pour la dengue, on reste sur du symptomatiques", c'est à dire seulement une prise en charge des effets de la maladie. Ce qui est plus délicat quand donc les organes vitaux sont sévèrement atteints.

"C'est pour ça que la stratégie de prévention est un volet important dans la gestion de cette maladie".

Des Symptômes

Il décrit les symptômes de la maladie très similaires à la grippe "de la fièvre, maux de tête, des douleurs articulaires, musculaires, également des douleurs rétro-orbitaires (derrière les yeux, NDLR)" et "généralement les gens ont + de 38.5 de fièvre et d'apparition brutale".

Mais dans le cadre du conseil aux voyageurs, à l'hôpital St André, il ajoute que c'est une information qui est donné : "au retour de voyage, jusqu'à six mois voire un an après, ne pas hésiter à consulter en cas de fièvre qui est généralement le symptôme le plus fréquent".

 

En savoir plus sur la dengue sur le site de Santé-publique-France

Le moustique tigre est déjà de retour

D'après les chiffres de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, le moustique tigre est déjà «implanté» dans 566 communes sur 4 312 (dans 3 419 communes en métropole) soit 74 communes supplémentaires colonisées seulement en 2020.

En Nouvelle-Aquitaine, il est présent et actif dans tous les départements sauf la Creuse (voir la carte de sa présence en France). Avec les beaux jours et la chaleur, c'est le moment pour chacun d'assurer une vigilance de son espace personnel pour participer à cette lutte collective. Et ça commence dans sa cour ou son jardin car, on le rappelle, le champ d'action du moustique-tigre est de 150 mètres seulement !

Et on ne le trouve pas qu'à la campagne. Le moustique urbain se développe dans la moindre quantité d’eau stagnante et sa prolifération est très rapide car on peut compter jusqu’à 200 oeufs à chaque ponte !

Ne pas le laisser s'installer

L'action des communes

Un opérateur de lutte contre le moustique tigre est financé par l'ARS, ici Altopictus (une entreprise privée basée à Biarritz, Montpellier et Mérignac), a la charge de former et accompagner des agents municipaux dans des opérations de porte-à-porte pour informer les habitants et leur apprendre les bons gestes pour éviter l’invasion. Ses interventions vont de la surveillance aux piégeages en passant par les  traitements insecticides mais aussi donc cette formation auprès du public.

L'action des particuliers

En ce début de saison, même si le moustique-tigre est déjà implanté dans les commune, la lutte s'organise et elle nécessite de petits gestes de chacun au plus près de chez soi afin d’éviter la prolifération du moustique.

Comment lutter ?

  • en supprimant ou vidant tous les endroits et objets pouvant retenir l’eau de pluie pour empêcher le moustique tigre de pondre et de proliférer  (par exemple des coupelles de pots de fleurs, des citernes et autres jeux d'enfants)
  • en vérifiant la liste (ci-dessous) des choses à faire ou à éviter car il faut savoir que la femelle moustique-tigre n'a pas besoin de beaucoup d'eau (un bouchon d'eau minérale suffit!) pour pondre jusqu'à 200 oeufs et ce, tous les 5 jours environ. 

 

www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr

Savoir le reconnaître

Il est de petite taille (5 mm) et si vous avez une bonne vue vous verrez qu'il est bicolore, noir et blanc. Il agit de nuit (ce n'est pas lui qui vous agace en soirée ou la nuit !) et sa piqûre est douloureuse. 

Regardez cette petite vidéo (du ministère des Solidarités et de la Santé) pour reconnaître et lutter contre le moustique-tigre.

 

Signalez sa présence 

Depuis 2004, le moustique-tigre est apparu en France et les autorités sanitaires alertent sur sa responsabilité de vecteur. Si vous le reconnaissez, particulièrement si vous habitez dans la Creuse où il n'a pas encore été détecté. Il s'agit d'une action citoyenne essentielle permettant de compléter les actions mises en place.

Pour participer à sa surveillance chacun peut signaler sa présence via le site signalement-moustique.anses.fr.

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