Le premier ministre est arrivé à Cenon pour intervenir devant les XXIIIèmes Assises des petites villes de France. A sept mois de la présidentielle, Jean Castex est venu rappeler aux élus, les actions du gouvernement depuis 2017 auprès de ces collectivités.
C'est un lien qu'il est utile de soigner à quelques mois des Présidentielles d'avril prochain. Car les "petites villes" et leurs élus sont en première ligne sur bien des sujets, ont des arguments à faire valoir et des attentes surtout. Mais pour cette visite éclair, mais très attendue, du Premier Ministre, pas de grande promesse, ni annonce.
Jean Castex est arrivé peu après 9 heures ce vendredi 10 septembre au Rocher de Palmer à Cenon près de Bordeaux.
Question de confiance
Les XXIIIèmes Assises des petites villes de France sont placées sous le thème : "Les petites villes territoires d’avenir et de cohésion". C'est une Association, qui compte près de 1200 membres et regroupe depuis 1990 les petites villes de 2.500 à 25.000 habitants. Près de 500 élus ont répondu présent en Gironde avec la ferme intention de demander au chef du gouvernement de leur "faire confiance".
Ils réclament plus "de liberté, davantage de décentralisation". A l'image d'Alain Anziani. " Voilà quarante ans que les premières lois de décentralisation ont été votées. Quarante ans, c’est l’âge de la maturité. Il est temps de faire confiance aux collectivités" affirme le président PS de Bordeaux Métropole.
Pour le maire socialiste de Cenon, qui accueille ce rendez-vous, " On n'en a pas vraiment pris le chemin ! ". Et Jean-François Egron de prendre l'exemple de la suppression de la taxe d'habitation qui "ne va pas du tout dans ce sens-là".
Des communes qui ont martelé être en première ligne depuis la crise sanitaire et qui souhaitent le rester.
"On est à la fois proches des problèmes et proches des solutions" a d'ailleurs indiqué Christophe Bouillon. Le président de l'APVF (maire de Barentin 12 000 habitants et ancien député de Seine-Maritime) a rappelé le rôle des maires des collectivités : "On a été capable de pallier les défaillances de l'Etat pour aider les personnels hospitaliers".
Je vous connais tant, je suis des vôtres !
Jean Castex a d'emblée précisé à l'assemblée qu'il était un des leurs, en mentionant qu' il avait été le maire d'une commune de moins de 7000 habitants : "Ce n'est pas à vous que j'apprendrai combien c'est formateur".
Pas de grande annonce
Devant les élus qui ont affirmé "être indépendants, exigeants et constructifs", Jean Castex s'est surtout attaché à décliner les actions du gouvernement pour affronter "les défis d'aujourd'hui et de demain".
Et d'insister sur l'importance des contrats de relance et de transition écologique (CRTE) signés avec l’État. "Il y en aura partout. ils marquent des priorités".
Il est aussi revenu sur le plan MaPrimeRénov’ initié en janvier 2020 dans le cadre du Plan de relance économique voulu par l’Etat. " ça marche du feu de dieu ! ".
Il n'est pas certain que ce discours suffise à rassurer les collectivités, inquiètes sur l'avenir de leurs finances.
Le maire socialiste de Cenon ne dit pas autre chose. " La crise a coûté beaucoup, en moyens humains, en moyens financiers. Et nous voulons continuer à assurer le service public de proximité dans de bonnes conditions" indique Jean-François Egron.
Au final, pas de grande annonce. Jean Castex a quitté Cenon en fin de matinée pour se rendre à Nantes. Le premier ministre a laissé la place à l'un de ses prédécesseurs : Bernard Cazeneuve, grand témoin de la table ronde finale sur le partage des responsabilités entre l’État et les collectivités.
Les précisions de Marie-Pierre d'Abrigeon avec Iban Carpentier