"Le rugby ça ne dure qu'un temps, j'essaie d'anticiper au maximum" : joueurs professionnels, ils préparent leur reconversion dans la viticulture

"L'après" est parfois source d'angoisse pour les sportifs professionnels. Leur carrière s'arrête plus tôt, il s'agit donc de préparer l'avenir dans les meilleures conditions possibles. Certains font le choix de la viticulture et se rendent en Gironde pour commencer à se former.

"Notre particularité, c'est qu'on est en bio, et en biodynamie", explique une viticultrice de Saint-Emilion. Autour d'elle, des hommes et des femmes ayant laissé le ballon ovale pour visiter les vignes girondines. Ces rugbymen et rugbywomen réparent déjà leur reconversion sportive en s'initiant aux métiers du vin. Axelle Berthoumieu est 3ᵉ ligne de l'équipe de Blagnac et évolue également en équipe de France. Elle cherche sa prochaine vocation. "Je ne sais pas si je pourrai être viticultrice", avoue-t-elle.

Mais déjà, me rapprocher de ce monde-là, en voir les différentes facettes, oui cela me donne envie de creuser.

Axelle Berthoumieu

Joueuse au Blagnac-Rugby

"Aujourd'hui, on va faire du learning by doing", leur annonce Marie Desmartis, professeur de finance. Deux jours par semaine pendant un an, les sportifs en reconversion suivent des cours dans une école de commerce à Talence. Entre matches et entraînements, les modules s'adaptent à leurs emplois du temps. "L'idée c'est de leur donner les rudiments de la gestion, pour qu'ils comprennent comment est-ce qu'on gère de façon efficace, quelle que soit la structure qu'ils auront choisie", explique Marie Desmartis. 

Anticiper au maximum

Des enseignements indispensables au projet de l'Irlandais Daniel Brennan. "Cela fait 22 ans que je suis en France, 22 ans que j'ai embrassé la culture française", dit-il. "Donc dans le futur, j'aimerais faire une petite annexe dans un bar irlandais. Et faire quelque chose autour de la thématique autour des spécialités françaises. Le vin en fait grandement partie".
Le joueur de 25 ans vient de signer à Toulon jusqu'en 2026. Il a beau être en pleine ascension, il anticipe sa reconversion, une étape incertaine et parfois imprévisible. "Le rugby ça ne dure qu'un temps", dit-il. "Donc j'essaie d'anticiper au maximum pour pas être pris de court".

J'invite tous mes camarades à faire de même. C'est quelque chose d'important quede préparer son futur.

Daniel Brennan,

Joueur au RC Toulon

L'année dernière, plus de 400 rugbymen ont fait appel au syndicat des joueurs pour envisager une reconversion.