Législatives 2024. En s'unissant face au Rassemblement national, la gauche veut porter un "message d'espoir"

Sept villes de la métropole bordelaise ont placé les socialistes en tête des Européennes 2024, mais de nombreuses autres communes de la Gironde ont basculé vers l'extrême droite. Alors que les élections législatives se dérouleront le 30 juin et le 7 juillet, Christine Bost, présidente socialiste de la Métropole, espère montrer un nouveau visage de la gauche aux électeurs.

Une tache rose, au milieu du raz de marée du Rassemblement national. En Gironde, où 522 des 535 communes du département ont placé Jordan Bardella en tête du scrutin, Bordeaux et ses alentours font office d'exception. Sept communes se distinguent en portant Raphaël Glucksmann en première position : Canéjan, Talence, Gradignan, Bègles, Bordeaux, Mérignac et Pessac. Du côté de Cenon, c'est La France Insoumise de Manon Aubry qui triomphe.

"Le peuple de gauche est très présent, relève Christine Bost, présidente socialiste de la Métropole. Je pense qu'on a cette exigence d'être au rendez-vous, un rendez-vous historique qui est devant nous." 

"Une forme de résilience"

Pour le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, pas de surprise. "Je crois que Bordeaux est historiquement, de Montaigne à Montesquieu, en passant par les Girondins de la révolution, une terre humaniste où ces thèses extrémistes sont peu appréciées par la population, par nos habitants", avance l'élu.

"Dans les métropoles il y a une forme de résilience face à cette vague RN, tente d'expliquer le politologue Jean Petaux. Les chercheurs anglo-saxons évoquent des différences de comportement entre les CSP+, les plus diplômés, qui ne sont pas réceptifs aux idées du Rassemblement national, qui sont beaucoup dans le centre-ville et ceux qui ressentent une forme de disqualification, de déclassement et qui sont remontés contre les élites de toutes les formes."

Union de la gauche

Lundi 10 juin, écologistes, socialistes, communistes et insoumis ont acté une union de la gauche sous l'égide d'un "front populaire". Seulement 24 heures après l'annonce d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, les représentants des différents partis de gauche se veulent être la véritable opposition à l'extrême droite sous une seule et unique candidature. Selon Christine Bost, cette union répond "à l'exigence" et "à la responsabilité" qui incombent à la gauche "dans cette élection fulgurante que le président de la République nous impose". "
Nous avons la responsabilité de montrer un visage uni aux électeurs français et un message d'espoir", 
a-t-elle affirmé sur le plateau de France 3 Aquitaine.

Loïc Prud'homme, député sortant Nupes dans la 3e circonscription de Gironde se réjouit que l'alliance, "qui n'a pas marché par le passé" trouve un prolongement. Selon lui, la construction de ce front populaire "est une grande satisfaction". "Cela répond à un large appel populaire des gens des syndicats qui disent 'ça suffit de vous chicaner pour des détails, mettez-vous ensemble, le péril est trop grand', et je pense qu’ils ont raison", indique-t-il.

Néanmoins, on doit faire des concessions mais un compromis n’est pas une compromission sur nos valeurs. Sur le territoire girondin, on a toute cette cohérence à gauche, qui est peut-être plus évidente qu’ailleurs.

Loïc Prud'homme

candidat des gauches dans la 3e circonscription de Gironde

Basculement à l'extrême droite

Pour autant, de grandes villes de la métropole girondine ont basculé à l'extrême droite. "Par exemple, dans le cadran nord ouest, Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Aubin-du-Médoc, Le Haillan, Martignas, là où vous avez une forte proportion de CSP+, vous avez le Rassemblement national qui arrive en tête", développe Jean Petaux.

Selon Christine Bost, elle-même maire d'Eysines, commune qui, elle aussi, a voté à l'extrême droite aux Européennes, ces résultats traduisent "un glissement des électeurs" et "une incapacité du président et du gouvernement à répondre aux besoins des Français".

Je veux penser que ce n'est pas un vote d'adhésion même si on peut penser, élection après élection, qu'il y a un vote structurel enclenché. On a des démonstrations à faire pour montrer qu'une autre voie est possible.

Christine Bost

présidente socialiste de la Métropole

Un rendez-vous important

Le résultat des élections européennes peut-il se reproduire lors des législatives anticipées ? Christine Bost se veut confiante. "On a partout en Gironde des candidats qui ont la capacité de faire la différence, affirme-t-elle. Pascale Got, sur le Médoc, a démontré à plusieurs reprises qu'elle était en capacité de porter des engagements forts à l'Assemblée nationale et est tout à fait capable de l'emporter face au Rassemblement national".

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Bordeaux et sept communes ont placé la gauche en tête des résultats. ©Vivien Roussel France 3 Aquitaine

"On a là un rendez-vous national qui, pour la première fois depuis 2002 et l'inversion du calendrier électoral, ne se déroulera pas sous l'ombre de la présidentielle, pointe le politologue Jean Petaux. Ça va être très intéressant en termes de mesure de l'opinion publique française." Les élections législatives auront lieu le 30 juin et le 7 juillet.

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