Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés ce lundi 10 juin à Bordeaux, Limoges, ou encore Bayonne pour exprimer leur refus de l'extrême droite. Dimanche soir, le Rassemblement national est arrivé largement en tête aux Européennes, un score historique qui a entraîné la dissolution de l'Assemblée nationale.
Ce dimanche 9 juin, la liste de Jordan Bardella et du Rassemblement national a obtenu un score historique aux élections européennes en réunissant 31,37 % des voix, très loin devant la candidate de la majorité présidentielle Valérie Hayer et ses 15,2%.
Dans la foulée, le président Macron a annoncé, dans une allocution, sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser de nouvelles élections. Coup de poker ou réaction d'enfant capricieux ? La perspective, désormais assez réaliste, de voir le parti d'extrême droite arriver au gouvernement a suscité, dès dimanche soir, des mobilisations et des rassemblements spontanés, un peu partout en France.
"Réveille-toi mon pote"
"Et tout le monde, déteste Bardella" ;" Réveille-toi mon pote, ils sont devenus fous". Ce lundi 10 juin, plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de la Victoire à Bordeaux. Des drapeaux palestiniens, d'organisations politiques de gauche flottent dans les airs. Mais de nombreux participants sont venus, "sans étiquette", pour manifester leur rejet de l'extrême droite.
Dans le cortège, beaucoup de jeunes, mais aussi des manifestants plus âgés, avec ou sans banderole.
Manifestation contre le Rassemblement national ce lundi soir à Bordeaux place de la Victoire (📹 Nicolas Pressigout) pic.twitter.com/73WIN1n648
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) June 10, 2024
"C'est très important pour moi d'être là. On vit quand même un tournant en France", se désole un jeune manifestant, avant d'appeler ouvertement à l'union des gauches. "Si on cumule nos votes, on fera plus que le RN" !
"À Bordeaux, les conséquences des politiques du RN, ce sont des mesures qui impliquent un durcissement des conditions pour les étudiants internationaux. Et leurs mesures vont mettre en difficulté les plus précaires d'entre nous", dénonce une militante de l'Unef.
Les manifestants ont ensuite remonté la rue Sainte-Catherine.
Manifestation contre la percée de l’extrême droite à #Bordeaux ce soir : plusieurs centaines de jeunes place de la Victoire défilent rue Sainte-Catherine. pic.twitter.com/RvTafBFJGY
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Plusieurs dizaines à Limoges
À Limoges, les manifestants étaient moins nombreux, mais tout aussi déterminés. Rendez-vous était donné à 20 heures devant la mairie. Le cortège spontané a ensuite défilé dans les rues jusqu'à la place Denis Dussoubs.
La petite centaine de manifestants a repris joyeusement le slogan de Bérurier Noir, à l'époque distillé contre Jean-Marie Le Pen "La jeunesse emmerde le Front national". La manifestation s'est déroulée dans le calme.
Des appels à manifester ont également été relayés dans les Pyrénées-Atlantiques. Ils étaient, selon nos confrères de France Bleu Pays basque, un millier à se rassembler ce lundi soir devant la mairie.