Les Girondins de Bordeaux évitent la liquidation judiciaire, nouveau sursis pour le club

Les Girondins vont pouvoir poursuivre leur activité. La décision du tribunal de commerce de Bordeaux a été rendue ce mardi 17 septembre. Il accorde au club un délai jusqu'au 30 janvier. Une décision loin de mettre un point final à une saga autant sportive qu’économique.

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Ils échappent à la liquidation. Ce mardi 17 septembre, le tribunal de commerce de Bordeaux a accordé un nouveau sursis aux Girondins de Bordeaux. Le club va pouvoir poursuivre son activité jusqu’au 30 janvier 2025. Une décision qui ne clôt pour autant pas l’affaire : une nouvelle audience est déjà prévue, elle se tiendra le 29 octobre prochain.

Sursis

À la sortie du tribunal, les visages affichent, malgré la décision temporaire, une forme de soulagement. Un sourire que le président Gérard Lopez et le directeur général Thomas Jacquemier affichaient déjà avant l'audience, malgré une banderole déployée par North Gate indiquant "peu importe la décision, l’avenir des Girondins doit s’écrire sans toi".
"
Je suis très provisoirement rassuré. L’épée de Damoclès continue de peser. Nous avons un club criblé de dettes et je continue de penser que la liquidation est toujours menaçante tant que nous ne serons pas sortis de cette période d'observation", indiquait quelques minutes plus tard le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic.

Le tribunal de commerce de Bordeaux a donc choisi de faire confiance au club et à son président Gérard Lopez, qui avait avancé un budget pour cette année évalué entre 7 et 8 millions d’euros. Si le budget est bien moins conséquent que les années passées, il reste le plus élevé de la Nationale 2, où le club a été relégué.

En parallèle, pour réduire les coûts, un plan social et économique devrait rentrer en vigueur d’ici à la fin du mois. Une quinzaine de salariés continueraient donc l’aventure au sein du club. Selon le président du club, la participation de nouveaux investisseurs locaux et internationaux est également toujours d’actualité. "Depuis l’ouverture du redressement judiciaire, il y a eu tout un ensemble de procédures qui ont été lancées pour essayer d’établir le montant du passif des Girondins, et pour voir dans quelle mesure certaines choses pouvaient être négociées ou renégociées", indique Christophe Lepetit, économiste du sport au Centre de Droit et d’Économie du sport de Limoges.

Retour au Matmut

Ce lundi 16 septembre, le club avait déjà obtenu une première victoire avec l’accord de SBA, l’exploitant du Matmut Atlantique, de poursuivre ses matchs dans l’enceinte du stade bordelais. Durant cette saison, le club ne paiera pas de loyer, même s’il devra s’acquitter des frais de fonctionnement, évalués entre 45 000 et 51 000  € par match. En parallèle, le SBA lui reversera 240 000€, grâce au naming. "Une saison jouée à huis clos aurait été une saison à zéro euro de billetterie. Un retour au Matmut était donc important. Il fallait trouver la possibilité de signer un avenant.

Cet avenant implique une diminution très nette des charges des Girondins, qui passent d’un loyer de 3,9 millions versé à Bordeaux Métropole à un loyer de zéro euro.

Christophe Lepetit

Économiste du sport

Pour autant, les avis restent mitigés quant à l'avenir du club. "Il faut repenser la gestion des clubs qui sont devenus des objets de spéculations. Il faut peut-être passer par des sociétés coopératives, des socios et des investisseurs locaux", envisage le maire de Bordeaux.

"Le pire peut encore se produire"


Cette liquidation judiciaire évitée, c'est un soulagement pour Alain Giresse. Mais la légende du club, aujourd’hui âgé de 72 ans, sait qu’il ne pourrait être que de courte durée. “Le pire est évité. Est-ce que c’est de façon ferme et définitive ? , Je n’ai pas l’impression, il reste des échéances à venir.
J’ai l’impression que le club est toujours en sursis et que le pire peut encore se produire", explique Alain Giresse, ancien joueur des Girondins. 

“Si la situation présentée était aussi carrée qu’on a voulu le dire, maintenant, le club serait lancé pour se préoccuper de sa remontée sur le plan sportif uniquement”, poursuit l'ancien joueur, qui ne cache pas son ressenti face au président Gérard Lopez, présent ce mardi à l’audience.

Le fond de mon problème à moi, c'est que ce soit toujours la même gouvernance qui soit aux commandes. Je ne suis pas rassuré fondamentalement. 

Alain Giresse,

Ancien joueur des Girondins de Bordeaux

"J’ai du mal à pouvoir accepter que quelqu’un qui a mis le club dans de telles difficultés puisse continuer. On est encore dans une situation où on a du mal à voir le bout du tunnel”, déplore Alain Giresse.

Placé en redressement judiciaire le 30 janvier par Gérard Lopez, le club était alors endetté de plus de 100 millions d’euros. "Le redressement judiciaire permet d’éviter que tous les créanciers se retrouvent à cours et puissent être payés dans le cadre d’un plan qui peut s’étendre jusqu’à une dizaine d’années", avance cependant Christophe Petit. Ces dettes sont pour l'instant gelées, le temps de la période d'observation. Le club avait également renoncé, en juillet à son statut professionnel et donc son club de formation qu’il avait acquis en 1937.

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