Dans la nuit du 18 au 19 juin, de violents orages ont touché la Gironde. Le vent et surtout la grêle ont occasionné beaucoup de dégâts notamment dans le Médoc. Ce lundi, un bus du département s'est rendu sur place pour aider les sinistrés dans leurs démarches.
"Notre zone était dans l'œil du cyclone, je pense", raconte Michel Boyé habitant de Naujac. "Parce que pas mal de gens autour ont aussi été touchés. Et ils sont un peu dans le même état que nous, c’est-à-dire déprimés et tristes". Michel Boyé fait partie des 400 sinistrés enregistrés sur la commune qui compte mille habitants. Il a donc décidé de se rendre au "bus en +" garé devant la mairie. Il vient prendre des renseignements mais aussi parler. Car les agents du département sont aussi là pour écouter.
"Proposer toute la palette de ce qu'on sait faire"
"C'est avant tout la toiture qui est complètement morte, raconte Michel Boyé. Il y a des fissures ou des trous sur l'ensemble de la toiture. La laine de verre qui était dessous est trempée. Et il y a des pans dans certaines pièces qui se sont écroulés". Ce lundi matin, un expert est passé chez lui constater les dégâts. "Ensuite, ils décideront de ce qu'ils nous accorderont ou pas ". Selon lui, le montant des dégâts sur sa maison s'élèverait à 40 000 euros.
Si on est reconnu en catastrophe naturelle, c'est clair que nous bénéficierons de plus d'aides.
Michel BoyerSinistré
Ce "bus en +" n'est pas nouveau, mais ces intempéries font à nouveau la preuve de son utilité. Il a pour but d'amener les services du département au plus près des Girondins et Girondines. Sophie Borderie travaille pour le département de la Gironde dans l'action sociale. Elle est la directrice du pôle territorial de solidarité basé à Castelnau-de-Médoc. "Ce bus a pour mission de leur (les sinistrés, ndlr) proposer toute la palette de ce qu'on sait faire un niveau du pôle", explique-t-elle. "Cela va d'une aide financière, d'un accès au droit, en passant par le soutien aux personnes âgées et bien sûr des réorientations quand c'est nécessaire vers des assurances dans le cas de sinistres". Ce lundi matin, une personne âgée est venue seulement pour vérifier qu'elle avait correctement réalisé les démarches auprès de son assureur.
On les accueille et on leur propose un accompagnement sur le moyen et le long terme si la personne le désire.
Sophie BorderieDirectrice du Pôle territorial des solidarités du département à Castelnau
Le RSA crise agricole "peut sauver des vies"
Guider et informer sur les aides financières auxquelles les sinistrés peuvent prétendre, c'est entre autres la mission de ce bus. Le Département vient de mettre en place un "RSA crise agricole" en partenariat avec la MSA "pour les exploitants agricoles qui ont été victimes de ces intempéries", annonce Sophie Borderie. "C'est un RSA qui est attribué sans conditions de ressources pendant six mois. Et c'est, je pense, un grand progrès avec tout ce qu'on a vécu jusqu'à présent. C'est une population qui fait peu appel. Et on les invite à se présenter à nous. On saura les orienter vers la Mutualité Sociale Agricole ou prendre contact directement avec elle".
"Je pense que cela peut aider certains", confirme Romain Bénard. "Mettre des moyens comme celui-ci peut sauver des vies". Le maraîcher possède dix hectares de fruits et légumes non loin de Naujac à Hourtin. Il a, lui aussi, été sévèrement touché par les orages, comme on peut le voir sur ce post diffusé sur le réseau social X.
Les Agriculteurs de La Benarderie Hourtin viennent de subir un épisode de grêle très intense 😱 sur la commune de Hourtin et Naujac cette nuit de lundi à mardi à 1h30 du matin.
— Jaime Les Paysans (@JaimeLesPaysans) June 18, 2024
Des grêlons plus gros que des balles de golf 😲 pic.twitter.com/4Ugl1YMUxb
Appel à la solidarité
"On s'est réveillés vers 1h30 du matin et on s'est dit que cela allait être catastrophique", raconte-t-il. "Et effectivement, le lendemain matin, c'était dévasté. La production de myrtilles était par terre. Les serres étaient explosées, le toit du magasin pareil.
La famille de maraîchers a alors mis en place une chaîne de solidarité pour que les gens puissent ramasser eux-mêmes les myrtilles à un moindre coup. "À peu près 800 personnes sont passées donc cela nous a fait du bien. Ça nous permettait d'avoir une perte financière moins importante", rapporte Romain Bénard, qui se dit soulagé : "Je suis assuré pour le bâtiment et pour les serres, mais pas forcément pour tout ce qui est fruits et légumes".
Le maraîcher avait installé des filets contre la grêle sur ses pommiers. Résultat, seuls 10 % ont été abîmés la semaine dernière. Il compte donc en installer prochainement sur ses fruits et légumes, convaincu qu'il sera amené à vivre ce genre d'épisode météorologique "au moins une fois par an".