LGV Sud-Ouest: accord entre le PS et la droite au sein de Bordeaux métropole, les écologistes parlent de "tambouille politique"

"Finalement tout le monde reste fidèle à ses convictions." Le patron de la métropole de Bordeaux, le socialiste Alain Anziani se réjouit du vote de la droite à ses côtés pour le financement de la LGV. Les écologistes y sont opposés et dénoncent "une tambouille politique" dans un communiqué.

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C'est un coup de tonnerre politique à l'échelle de la métropole bordelaise et qui met mal à l'aise la majorité actuelle, socialistes et écologistes réunis depuis une année. Dossier sensible de la discorde, le nerf de la guerre, l'argent, pour réaliser la LGV et son prolongement au-delà de Bordeaux. Direction Toulouse et l'Espagne. La métropole doit se prononcer ce jeudi à partir de 15 heures sur une participation de 354 millions d'euros au financement de ce projet de nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse. 

Les socialistes et les écologistes ont des visions opposées sur ce dossier, Alain Anziani, le président socialiste de la métropole de Bordeaux est pour participer financièrement à la LGV, tandis que ses alliés écologistes sont contre.
La fronde contre ce financement de la LGV est conduite par le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, qui préfèrent à ce projet une amélioration des "trains du quotidien". 
Pour faire basculer le vote favorablement, il faut donc des voix venues d'ailleurs, en l'occurrence à droite. Et c'est chose acquise.

"Les élus de droite m'ont dit qu'ils allaient voter majoritairement le GPSO. Il y a effectivement un accord", a déclaré  Alain Anziani.
"Finalement tout le monde reste fidèle à ses convictions. La droite a toujours été pour la LGV depuis que le projet existe, les socialistes aussi, le parti communiste a toujours  soutenu le ferroviaire et les Verts ont toujours été opposés." 

Chacun reste droit dans ses bottes, donc je vois pas de tambouille.

Alain Anziani - Président de Bordeaux Métropole

France 3 Aquitain

Pour Patrick Bobet, maire du Bouscat et chef de file de l'opposition LR à la métropole, ces désaccords au sein de la majorité constituaient "une situation bloquante pour la métropole, une prise en otage de la part du groupe des Verts".

Ce choix d'un vote aux côtés des socialistes a son prolongement. Après cet accord, des maires de droite devraient réintégrer la gouvernance de la métropole bordelaise, a-t-il expliqué à l'AFP.

Alain Anziani rappelle qu'il y a toujours été pour ce type de gouvernance. Ce jeudi matin, il rappelle : " J'ai toujours été favorable à ce que tous les maires de la métropole, les 28 maires qu'elle que soit leur couleur politique, participent au bureau de la métropole ça n'a pas pu se  faire il y a un an parce que les relations étaient crispées. Mais aujourd'hui, je ne peux que me réjouir de voir qu'autour de la table il y aura tous les maires de la métropole."

"Tambouille politique pour les écologistes"

Voilà une négociation qui engage beaucoup d'argent à l'échelle de la métropole et qui ne passe pas. "Le problème, c'est qu'on fait ça dans l'urgence. Aujourd'hui, on va voter un financement dont personne n'est certain puisqu'on n'a pas la réponse de l'Europe pour l'instant." commente un élu de la métropole."

Les élus écologistes de la métropole, avec à leur tête Pierre Hurmic, se sont émus de cet accord avec les élus de droite, dans un communiqué publié mercredi soir :

«  Nous apprenons que certains élus de droite voteront en faveur du GPSO (LGV au Sud de Bordeaux) mais que ce vote n’est pas gratuit.   Leur vote est acquis, est-il précisé, en échange d’une participation au bureau.  Troquer son vote dans ce but relève chez ces élus d’une propension à la tambouille politique qu’on espérait révolue.   Nous avons choisi, pour notre part, de ne pas brader nos convictions et restons attachés au succès du projet de mandature de la majorité métropolitaine avec un exécutif inchangé. »

Les co-signataires de ce communiqué, outre Pierre Hurmic premier Vice-président de Bordeaux Métropole, sont  Laure Curvale élue de Pessac et Clément Rossignol-Puech maire de Bègles, les deux par ailleurs étant co-présidents du Groupe Ecologie et Solidarité.

D'autres collectivités d'Aquitaine ont rejeté ces dernières semaines la contribution sollicitée. Lundi 22 novembre, c'était le tour du conseil départemental socialiste qui a préféré privilégier les déplacements internes dans le département, notamment avec le projet de RER métropolitain. 

Le coût de ce Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) est estimé est de 14,3 milliards, dont 40% pris en charge par l'État, qui débloquera 4,1 milliards pour la ligne Bordeaux-Toulouse, 40% par les collectivités locales des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie et 20% par l'Union européenne.
L'Occitanie a bouclé son financement (16 collectivités contributrices) mais ce n'est pas le cas en Nouvelle-Aquitaine (11 collectivités).

  

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