Des trains du quotidien plutôt que le prolongement de la LGV au-delà de Bordeaux. Pierre Hurmic, le maire écologiste, part en croisade. Il lance ce jeudi 28 octobre un appel pour fédérer les opposants au nom du dogme de la grande vitesse.

La LGV, Bordeaux à deux heures de Paris, c'était en 2017. Et depuis, le prolongement jusqu'à Toulouse, Dax et Bayonne attend, surtout son financement. 

Mais le maire de Bordeaux, écologiste élu en 2020, jette un pavé dans la mare appelant à une alternative à la LGV avec ce slogan " Oui, au Sud de Bordeaux, une alternative à la LGV existe ".

Un site internet est donc lancé ce jour. Une démarche " contre le dogme qu'on leur impose" déclare le maire. 

Aujourd'hui ce qu'il faut, c'est favoriser les trains du quotidien, c'est ce que disait le président de la République au début de son mandat. 

Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux

France 3 Aquitaine


Et ce, alors que ce projet est de nouveau sous les feux de l'actualité car il faut boucler son financement. Les collectivités du Sud-Ouest sont en ce moment en train de terminer les tours de table et votes devant les assemblées d'élus pour atteindre la somme nécessaire.

Un modèle ferroviaire essoufflé pour le maire de Bordeaux

Pierre Hurmic évoque la priorité selon lui : " Nous demandons qu’au projet LGV-GPSO soit substitué un projet ferroviaire alternatif, pragmatique, respectueux des enjeux écologiques, des territoires et de leurs habitants : une liaison ferroviaire européenne, rapide, et le plus tôt possible." Européenne vers l'Espagne. 

Pierre Hurmic connait le dossier car il a été l'avocat d'associations combattant la LGV, avant de devenir maire de Bordeaux. 

Il met en avant la possibilité de mettre en place des trains rapides différents du TGV, qui reposent sur l'aménagement et la rénovation des lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye. " Un plan B dans les cartons de la SNCF" défend-il lors de sa conférence de presse ce jeudi en fin de journée. 

Avantage pour le maire et les opposants, ce sont des réalisations moins coûteuses par ces temps où l'argent pourrait répondre à d'autres besoins. Et c'est le point que défend l'élu de la capitale régional : permettre l'émergence d'un RER métropolitain et l'amélioration de la desserte sur le réseau secondaire. "

L'affaiblissement de nos lignes secondaires depuis 30 ans au profit du TGV établit clairement l'impossibilité de mener de front les investissements que nécessite ce réseau vétuste, l'un des plus vieillissants d'Europe, et le déploiement de nouvelles LGV" . Pierre Hurmic avance la somme de 14 milliards d'Euros pour le grand projet GPSO.


Le maire s'appuie sur la fréquentation. "Pour 10% de la clientèle SNCF, on sacrifie 90 % des usagers quotidiens du train, c'est-à-dire ceux qui habitent à la périphérie des villes, qui ont besoin du train pour venir travailler et qui ces dernières années ont subi les dégradations du service ferroviaire."

Des élus et personnalités politiques s'opposent

Pierre Hurmic, dans cette croisade contre la poursuite de la LGV, rejoint l'ancien député socialiste Savary qui, récemment dans une tribune, déplorait que le développement des LGV favorise l’étalement urbain et les bouchons périurbains.

La relance des LGV est un anachronisme financier, écologique et social.

Gilles Savary - ancien député socialiste de Gironde

Pierre Hurmic rejoint  également le combat des élus EELV dans l'hémicycle régional. Un gros sujet de discorde pour les anciens partenaires. 

Le temps est compté

De quoi fâcher le président de la région, Alain Rousset, qui tient à ce prolongement vers le sud-ouest, tout comme son homologue de la région Occitanie Carole Delga, qui attend le LGV à Toulouse avec impatience, à l'instar du maire de Toulouse.

Mais pas de commentaire ce jeudi :  " nn va laisser toutes les collectivités s'exprimer et on réagira ensuite" fait-on savoir dans l'entourage du président de la Nouvelle-Aquitaine. 
Le patron de la métropole bordelaise, le maire socialiste de Mérignac Alain Anziani, y est lui même favorable. 

Toujours est-il que le temps presse car le financement n'attend pas : la création de l'Établissement public local (EPL) réunissant le financement de tous les acteurs de ce dossier est programmée pour mars 2022.

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