Les Bordelais se déplacent à Laval lundi soir, après une trêve internationale de deux semaines. Ce "deuxième bloc" de matches doit leur permettre de s'affirmer, un mois avant une nouvelle coupure.
Un rédemption si rapide était difficilement imaginable. Au fond du trou il y a deux mois, lorsque le spectre d'un dépôt de bilan rôdait, les Girondins de Bordeaux affichent désormais une forme inespérée. Quatrièmes de Ligue 2, ils pourraient prendre la tête du championnat en cas de victoire à Laval, lundi 3 octobre (20h45).
Dans une saison particulière, marquée par une trêve en novembre et décembre - Coupe du monde à l'automne oblige -, les Marines et Blancs avancent pas à pas. Les six rencontres avant cette coupure en diront davantage sur les ambitions réelles d'un collectif rajeuni.
Une pause salutaire
Ces matches "doivent nous permettre de trouver l'équilibre pour continuer à avancer, reste solides et être plus efficaces", a admis l'entraîneur David Guion dans les colonnes de Sud Ouest. Pour ce faire, les Bordelais bénéficient plutôt d'un calendrier favorable d'ici au 12 novembre. Outre Laval, ils affronteront successivement Metz, Bastia, Annecy, Nîmes et Pau.
Certes, se déplacer en Corse n'est jamais chose aisée et les Lorrains, malgré une entame en dents de scie, font partie des poids lourds de la Ligue 2. Mais aucune de ces oppositions ne semble insupportable pour Josh Maja et ses coéquipiers.
Surtout, David Guion va pouvoir, enfin, composer avec un groupe complet. Les derniers arrivés Aliou Badji et Zuriko Davitashvili - virevoltant pour ses débuts contre Dijon avant la trêve - sont pleinement intégrés. Après un début de saison effréné - neuf matches en un mois et demi avec un effectif réduit -, la pause de deux semaines a été salutaire. "Elle a fait du bien mentalement et physiquement, on avait 'tiré' sur plusieurs joueurs", a reconnu le gardien Gaëtan Poussin, toujours pour Sud Ouest.
Intégrer les recrues et faire de la place aux jeunes
Le match amical contre Clermont (2-3), frustrant mais très convainquant dans le contenu, va dans le sens des propos du portier. Il a permis de poursuivre l'intégration des nouveaux venus, qualifiés sur le tas - Yoann Barbet, Vital N'simba et Clément Michelin en plus de Badji et Davitashvili -, même si le Géorgien était en sélection. Les greffer à l'équipe sans dévisser un engrenage qui fonctionne est un réel défi pour David Guion.
Initialement contraint de bricoler avec des jeunes au milieu d'un été chaotique, il a vu Junior Mwanga ou Dilane Bakwa - suspendu en Mayenne lundi - devenir des incontournables. En l'état, le staff doit par exemple trancher entre l'époustouflant Mwanga, le néo-capitaine Barbet et l'irréprochable Gregersen derrière... s'il ne décide pas d'aligner une défense à trois. L'expérience, tentée une mi-temps contre Clermont, s'est avérée infructueuse. Mais cette alternative crédible dit beaucoup des armes à disposition de l'ex-entraîneur rémois.
Dans une Ligue 2 très resserrée (5 points entre le 1er et le 8e), la prime est surtout à la régularité. "Il ne faudra pas avoir de trou", disait Guion au début de la trêve. En ce sens, le technicien sera contraint d'opérer un certain turnover pour conserver des joueurs frais. Dans un championnat aux allures de marathon où seule l'excellence comptera, les Bordelais ne devront pas égarer de points contre des adversaires, sur le papier, plus faibles. D'autant qu'après la "pause Mondial", ils affronteront Le Havre, Sochaux, Caen et Amiens, tous dans le bon wagon pour la montée.