Après une bagarre dans les tribunes, lundi 21 août, au début du match opposant Ajaccio à Bordeaux, le club des supporters Ultramarines donne sa version des faits. Le parquet d'Ajaccio a ouvert une enquête.
Au lendemain du match de ligue 2, beaucoup de questions se posent encore après les incidents qui ont eu lieu dans le stade François Coty d'Ajaccio, lundi 21 août, dans la soirée.
Les tensions ont éclaté après une dizaine de minutes de jeu et ont fait six blessés légers parmi les supporters Girondins. Deux stadiers ont aussi été touchés, selon la préfecture.
Sur les images, on voit une soixantaine de supporters regroupés en bas de la tribune et scander des chants en soutien aux Girondins, avec quelques écharpes et drapeaux. Des supporters d'Ajaccio sont alors allés à la confrontation. Les Bordelais ont alors sauté en dehors de la tribune et ont essuyé des jets de mobilier et même d'une échelle.
Problème, ces derniers étaient interdits de déplacement au stade après la signature d'un arrêt préfectoral du 18 août. Le club des Girondins a condamné dans la soirée "le non-respect par un groupe isolé de supporters de l'arrêté préfectoral".
Ce mardi 22 août, le principal groupe des supporters "Ultramarines 1987" a réagi à ces incidents sur le réseau X (ex-tweeter).
Réaction des Ultras
Ces derniers parlent d'abord d'un "arrêté insensé", indiquant que "certains supporters étaient déjà en route ou même arrivés sur place, d'autres s'apprêtaient à partir après avoir engagé de lourds frais."
"Mis sur le fait accompli, nous avions le choix : céder à la peur ou assumer fièrement notre soutien à nos couleurs comme nous l'avions fait par le passé lors de déplacements interdits (Strasbourg, Sochaux) ou hostiles avec une sécurité minimale. Notre volonté était claire : assister au match et supporter notre équipe, sans créer de vagues", complètent les fans historiques.
Sur le démarrage des incidents, les Ultras poursuivent : "nous avons subi les assauts incessants de supporters corses, essuyé des jets de projectiles nourris ayant provoqué des blessures légères. Nous n'avons agressé ni insulté personne, nous avons pris des coups pour ce que nous sommes : supporters des Girondins, et pour avoir chanté un instant à la gloire de notre club légendaire."
Au final, les supporters assument leur présence.
"Nous n'entendons pas pleurnicher, mais plutôt assumer pleinement nos actes et leur donner une dimension politique. Car notre combat va bien plus loin que la passion de notre club", concluent les Ultras qui disent avoir pris note "amèrement" du communiqué de presse du club.
"Fiasco sécuritaire"
Ce mardi, l'organisation et l'efficacité du contrôle sécuritaire sont au centre de multiples interrogations. L'AC Ajaccio a dénoncé un "fiasco sécuritaire". Le premier adjoint à la mairie d'Ajaccio, Alexandre Farina a dénoncé une situation "inadmissible et intolérable qui nécessitera des réponses claires".
Deux réunions préparatoires de sécurité avaient pourtant été organisées en amont du match. Les services de l’État s’étaient notamment appuyés "sur le contentieux ancien entre l’ACA et le FCGB, et notamment les incidents de 2014".
Mais selon France 3 Corse Via Stella, depuis plusieurs jours, la police était bien au courant que des supporters bordelais se trouvaient à Ajaccio, malgré l'interdiction.
Ces supporters seraient rentrés par petits groupes dans le stade, munis de billets et pour certains portants des maillots de l'ACA. Ils se seraient rejoints en gradins quelques minutes après le coup d'envoi.
Enquête
La police d'Ajaccio a démarré son enquête, diligentée par le parquet, "pour violences aggravées au sein d'une enceinte sportive".
Côté sportif, la commission de discipline de la ligue de football (LFP) devrait s'emparer prochainement du dossier.
Les Girondins se seraient bien passés de ce nouvel épisode après l'intrusion sur la pelouse d'un supporter bordelais au stade de l'Atlantique, le 2 juin dernier, lors du dernier match de la dernière saison.
