Lutte contre l'érosion : le chantier pharaonique de la ville de Lacanau, qui investit 12 millions d'euros dans sa transformation

C’est une nouvelle étape dans la lutte contre l’érosion marine. La ville de Lacanau a entrepris des travaux conséquents qui vont transformer son visage. Le projet qui vise à réhabiliter les six hectares du front de mer est estimé à 12 millions d’euros.

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À quelques mètres de la plage, les tractopelles s’activent sans relâche. Dans le brouhaha des engins de chantier, une bataille est en train de se jouer contre l’érosion du trait de côte. Depuis 2016 et sa candidature à la démarche d’aménagement durable de la station, pilotée par le GIP Littoral, la ville de Lacanau œuvre pour préserver son front de mer des assauts de l’océan. Chaque année, son trait de côte recule de un à trois mètres.

Lutter contre l’érosion

Face à ce phénomène inéluctable, le chantier consiste à "redéfinir les espaces publics dans une logique de réversibilité". Au nord, les travaux, qui ont déjà débuté depuis le mois de novembre, consistent à rehausser un ouvrage démarré en 2023 pour protéger la station balnéaire.
Les parkings qui longeaient la plage seront remplacés, d'ici à 2030 par un grand "balcon sur la mer". "Nous allons remblayer les parkings actuels pour faire une esplanade qui accueillera toutes les grandes manifestations de la ville, explique Éléonore Geneau, responsable du littoral et du développement durable à Lacanau. Elle va venir se caler sur les niveaux de pieds des immeubles, ce qui va nous faire gagner 1,50 m de hauteur. "

Une démarche saluée par les habitants. "Il est effectivement nécessaire de supprimer les parkings. C’est dommage de donner la priorité aux voitures avec la vue que nous avons ici ", argumente un habitant.

Réinvestir les espaces publics de ce front de mer va nous permettre de préserver les 15 autres kilomètres de rivage naturel.

Eléonore Geneau,

Responsable du littoral et du développement durable à Lacanau

L’enjeu est de taille. La zone de vulnérabilité dessinée par les différentes instances regroupe 1 200 appartements et une centaine de commerces. "C’est 350 millions d’euros en jeu qu’on préserve aujourd’hui, avec les protections qui ont été achevées l’année dernière ", explique Laurent Peyrondet.

Parmi ces habitants concernés, Claude suit le dossier de près. "Je suis dans le périmètre qui doit être rasé s’ils le décident en 2050. Mettre de l’argent dans ces travaux pour protéger le front de mer et nos habitations, c’est une bonne chose. J’aimerais bien rester là", salue le Canaulais.

Le chantier, élaboré en partenariat avec le GIP Littoral et de nombreux partenaires institutionnels, vise également à rétablir un équilibre entre la nature et les activités commerciales, tout en confortant les dunes, premier rempart contre l’érosion. "Dans le secteur sud, on renature deux hectares de surface qui étaient pavés. On déplace donc le poste de secours et la maison de la glisse dans ce secteur central, qui pouvaient être exposés", illustre Éléonore Geneau.

 

Quatre saisons

Ce chantier pharaonique, qui s'intègre dans le projet "ville Océane 2050" vise aussi à recréer une nouvelle dynamique autour de la station balnéaire. Les allées Ortal fraîchement sorties de terre en sont une première étape. "Il fallait remettre de la vie économique et trouver un équilibre entre toutes les mobilités et tous les services. On a imperméabilisé des sols et créé des espaces où sont concentrées les activités commerciales", indique Laurent Peyrondet, le maire de Lacanau.

Réfection de la voirie, éclairage public, pergolas, les aménagements sont destinés aux habitants de la commune, qui y résident toute l’année. Car la ville entend désormais vivre "au rythme des quatre saisons". "C’est un aménagement global de la collectivité avec l’idée de s’adapter au changement climatique. Nous y travaillons depuis quinze ans", explique Éléonore Geneau.

Autre axe de ce chantier : les transports. "Nous allons mettre en place dès l’été prochain des navettes décarbonées pour avoir un équilibre avec la voiture et les autres mobilités douces", explique Laurent Peyrondet. La ville prévoit également de limiter ses rues à 30 km/h et de redéfinir son plan de circulation pour favoriser les mobilités douces. Sur ces modes de transport, la commune a également anticipé la mise en place d’un pôle multimodal à l’entrée de la ville. "Les partenaires financent entre 60% et 80%", complète le maire de Lacanau. 

En perspective, ce projet partenariat d’aménagement du trait de cote (PPA) vise à limiter les répercussions de l’érosion marine des prochaines décennies. "On sait à peu près ce que nous allons subir à l’avenir en terme de montée des eaux. On sait quelle protection il va falloir. Il faut désormais prendre les justes choix", explique Laurent Peyrondet. Un scénario "érosion 2100" est déjà à l’étude. Selon les avancées de l’océan et les travaux réalisés, il pourrait entrainer la suppression de plusieurs commerces et habitations.

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