Ce matin, pré-rentrée pour les professeurs de lycée. Une rentrée toute particulière sur fond de réforme. L'incertitude de cette nouvelle organisation pertube certains enseignants en ce début d'année. Immersion au lycée Montaigne de Bordeaux.
Après deux mois de vacances, ce sont les grandes retrouvailles pour les professeurs devant le lycée Montaigne de Bordeaux. Après les premières politesses, les sujets de conversations convergent vers la grande réforme du bac et la refonte de l'enseignement. Incertitude et inquiétude s'invitent pour cette rentrée 2019.
Contexte particulier de rentrée
Le mot "réforme" est dans toutes les bouches. C'est la première rentrée après la refonte du lycée engagée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale. La grande nouveauté : la fin des séries en voie générale et l'arrivée des parcours choisis par chaque lycéen en fonction de ses goûts et ambitions.Un grand chamboulement qui ne séduit pas tout le monde : "Ce qui se dessine, c'est une refonte sournoise des filières. L'idée que les élèves vont pouvoir choisir en fonction de leurs apétences reste très illusoire", raconte Sylvaine Hourcade, professeure d'anglais et membre du SNES, le syndicat national des enseignants du second degré.
Le syndicat SNES-FSU Gironde partage cette inquiétude. Il dénonce un lycée qui devient encore plus sélectif, un système complexe pour les familles et les élèves et la nécessité d'avoir une vue sur son orientation de manière très précoce, dès la seconde.
"Nous sommes très inquiets sur la mise en oeuvre de la réforme pour les élèves et les enseignants. On attend les retours des professeurs après cette pré-rentrée", ajoute Catherine Dudes, co-secrétaire départementale du SNES-FSU Gironde.
Notre équipe a assisté à la pré-rentrée à Montaigne :
"Une réforme économique"
Cette année, la Gironde accueille 2000 nouveaux élèves dans ses collèges et lycées : 1700 collégiens et 300 lycéens. Le département est tous les ans de plus en plus attractif. Pourtant, pas de création de poste chez les enseignants : "Le solde est négatif, moins 33 postes en Gironde", s'indigne Catherine Dudes.Elle complète : "Les chiffres montrent bien qu'il s'agit d'une réforme économique. Malgré les nouveaux élèves, on arrive à faire des économies de postes."
À Montaigne, un proviseur confiant
Le provisieur du lycée Montaigne de Bordeaux entend les inquiétudes. Pour sa première rentrée comme proviseur à Montaigne, Laurent Verreckt se veut apaisant : "Il nous faut rassurer, accompagner... je ne suis pas inquiet sur la réussite de la mise en oeuvre de cette réforme."La prépa épargnée par la réforme
Eric Bonhomme est plus détendu. C'est la 25e rentrée pour ce professeur d'histoire-géographie en classe préparatoire. "Il n'y a pas de stress, il y a encore une envie, encore un appétit en dépit des années passées. Toujours un goût de faire le métier", confie-t-il.Les 48 000 enseignants de l'académie ont repris le chemin de l'école ce matin, leurs élèves les rejoindront lundi 2 septembre.