La crise économique et sociale qui ébranle le port de Bordeaux menace 15 000 emplois. Les élus lancent un appel à la Région Nouvelle-Aquitaine. .
Le port de Bordeaux s'enlise, au propre comme au figuré....
Lundi 24 septembre le mouvement social s'est achevé au Port de Bordeaux. Mais le dialogue est toujours bloqué entre la direction et le syndicat CGT. Depuis le 24 août dernier, le port n'est plus dragué. La raison ? Des agents sont en grève. La direction est remise en cause alors que le trafic ralentit d'année en année.
Cyril Mauran, secrétaire syndical CGT Port de Bordeaux, explique sa revendication : "Nous avons beaucoup de projets de développement, la réparation navale, le démantèlement. Et il faut simplement que nous ayons une direction pour mettre tout cela en place."
Les problèmes du port sont structurels. Le trafic des hydrocarbures baisse progressivement.
MSC, le deuxième opérateur mondial de conteneurs, a définitivement déserté les quais de Bassens début mai. MSC a préféré se concentrer sur le train, lassé par des services qui se dégradent au sein du port de Bordeaux. Une des conséquences : le trafic de conteneurs a été divisé par deux. Faire revenir cette grande entreprise semble être un rêve inatteignable, de même que conquérir un autre marché.
"Est-ce que le port va réussir à rebondir et à se mettre à travailler au même siècle que les autres ? Il va falloir assouplir nos façons de travailler, pour pouvoir absorber des petits pics de trafic. Il ne faut pas absolument vouloir être dimensionné sur un port de première division", raconte Tristan Paillardon, Président du syndicat des pilotes de Gironde.
La direction du port affirme avoir conquis de nouveaux marché pour endiguer la chute du trafic sur ses 7 terminaux. Mais le conflit social reste explosif.
Louis Leuret, secrétaire général du Grand Port Maritime de Bordeaux, se tourne vers l'avenir : "Il s'agit à la fois de se réorienter sur des trafics d'avenir, et de compenser au maximum les pertes de trafic existantes."
A l’occasion de la conférence organisée par @BxMetro en présence d’@Elisabeth_Borne, je remets à la Ministre des transports la lettre ouverte que je signe avec @BenoitSimian. L’heure est grave pour le port de @Bordeaux : réunissons d’urgence l’ensemble de l’écosystème portuaire. pic.twitter.com/LhnpV4S1hc
— Nathalie Delattre (@n_delattre) 21 septembre 2018
Pour sauver le port, c'est la gouvernance du 8e port de France qu'il faudrait réformer selon les acteurs économiques. De gros changements sont attendus pour éviter un fiasco industriel.
Maud Guillerme est la secrétaire générale de l'Union maritime et portuaire de Bordeaux. Elle constate : "Il y a un contraste entre le dynamisme industriel économique de la métropole, de la région et les résultats du port de Bordeaux."
L'Etat a affiché sa volonté de garder uniquement trois ports en France en gestion. La régionalisation du port de Bordeaux serait peut-être la solution pour un meilleur futur. Cette proposition, portée par le député LREM Benoît Simian et la sénatrice Nathalie Delattre, aurait été validée par les conclusions du rapport, bientôt rendu public.
La régionalisation ou pas du port de Bordeaux est une décision qui revient à l'Etat. Pour l'instant aucun calendrier n'est fixé.
La région, jointe par téléphone, assure : "On se tient prêts mais sous certaines conditions."