Le syndicat étudiant de droite UNI avait annoncé un rassemblement ce vendredi 1ᵉʳ décembre, en hommage au jeune Thomas, tué à Crépol dans la Drôme. La préfecture a interdit l'événement, craignant des affrontements entre militants d'extrême droite et d'extrême gauche.
C'est le syndicat étudiant UNI, qui se présente comme "La droite fière de ses valeurs", qui avait appelé à un rassemblement place Pey Berland, à Bordeaux, vendredi 1ᵉʳ décembre, en hommage à Thomas. Cet adolescent de 16 ans est décédé dans la nuit du 18 au 19 novembre, victime d'une agression au couteau au cours d'une fête de village à Crépol, dans la Drôme.
La Bastide bordelaise vs. l'ultra gauche
Des militants d'extrême droite, et notamment la Bastide bordelaise avaient, eux aussi, prévus de se joindre au rassemblement, faisant craindre des débordements et des affrontements.
En réponse, des militants d'ultra gauche ont annoncé leur intention de se mobiliser "contre le fascisme". "Nous devons faire bloc et lutter ensemble contre la récupération politique de la mort tragique de Thomas", indique sur Instagram l'Offensive antifasciste Bordeaux. La mobilisation de ce vendredi 1er décembre a donc été interdite par la préfecture de la Gironde, "afin de prévenir les risques de troubles à l'ordre public".
Le risque de réaction violente des groupes antagonistes de l’ultra-gauche girondine est hautement probable.
Préfecture de la GirondeCommuniqué
"Considérant que le rassemblement déclaré est susceptible d’attirer plusieurs centaines de personnes, il ne paraît pas possible de garantir un cortège apaisé et l’absence de débordements", poursuit le préfet de la Gironde Etienne Guyot dans ce même communiqué.
Un rassemblement organisé demain à #Bordeaux fait l'objet d'un arrêté préfectoral d'interdiction au regard des troubles à l'ordre public qu'il est susceptible de générer.
— Préfet de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde (@PrefAquitaine33) November 30, 2023
En savoir ➕: https://t.co/7S7dtpIT57 pic.twitter.com/9UPSu6tpwD
Pas de participation de l'UNI Bordeaux
L'UNI Bordeaux a indiqué se plier à la décision préfectorale. "Nous regrettons le choix de la Préfecture d'interdire un hommage solennel et silencieux. (...) Nous estimons qu'il appartenait à la Préfecture de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la sérénité de l'hommage", répond le syndicat étudiant dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
Par conséquent, l'UNI Bordeaux ne participera à aucun rassemblement et invite les participants initiaux à tenir ce même respect.
UNI BordeauxCommuniqué
Communiqué de l'UNI Bordeaux à propos de l'annulation du rassemblement en hommage à Thomas pic.twitter.com/NnP0UMN7lT
— UNI Bordeaux (@unibordeaux) November 30, 2023
De son côté, la Bastide bordelaise a annoncé vouloir contester la décision de la Préfecture. "Nous ne lâcherons rien", préviennent les militants.
Violences à Romans-sur-Isère
Neuf personnes ont été mises en examen et six incarcérées dans le cadre de l'enquête sur la mort du jeune Thomas. Ce samedi 25 novembre, des militants d'extrême-droite venus de toute la France s'étaient réunis à Romans-sur-Isère, à proximité du quartier dont est issue une partie des personnes mises en cause. Armés de battes de baseball et de mortier, ils ont défilé aux cris de "Justice pour Thomas" et "Islam hors d'Europe", rapporte Le Monde, qui a eu accès aux notes du renseignement territorial. Un de ces jeunes activistes a été intercepté par des habitants du quartier, puis frappé et grièvement blessé.