Municipales 2020 : au tribunal de Bordeaux, Pierre Hurmic demande des comptes à Nicolas Florian

L’audience en référé de Nicolas Florian, demandée par Pierre Hurmic après l'envoi d'un mail "ambigüe", a eu lieu ce lundi 22 juin. Les avocats du candidat écologiste ont notamment avancé le potentiel avantage lié à ce mail. Le tribunal rendra sa décision ce mardi 23 juin en début d'après-midi.

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Le juge des référés du tribunal de Bordeaux a été mobilisé vendredi, à quelques jours du second tour des élections municipales par Pierre Hurmic, candidat à la mairie de Bordeaux. Le candidat écologiste a en effet demandé à la justice l’arrêt de la communication de Nicolas Florian, qui "entretient la confusion entre maire et candidat", selon l’équipe de campagne de Bordeaux Respire.

"Il a franchi la ligne rouge et le débat que je porte aujourd’hui est un débat juridique et éthique. C’est pour moi l’abus d’une position dominante. Il abuse de sa position de maire", assène Pierre Hurmic, ce lundi matin. "Il a envoyé un courrier à beaucoup de Bordelais, où il s’adresse à ses administrés en tant que maire, et dans la seconde partie du mail, ça dérape très vite dans la mesure où il propose une procuration à envoyer à son équipe, en tant que Nicolas Florian, le candidat", explique Pierre Hurmic.

Au tribunal de Bordeaux, ses avocats ont notamment demandé le nombre de mails et de procurations collectées grâce à ce mail, afin d'évaluer le potentiel avantage du maire sortant. Une hypothèse que réfutent les avocats de la défense : 1000 procurations ont été collectées, dont 400 en faveur de Nicolas Florian. 

Face à lui, le maire sortant évoque un "procès en sorcellerie". "Bien sûr je fais campagne, j’adresse des courriers et des mails en tant que candidat et oui, je suis aussi le maire de Bordeaux. Donc oui, je sollicite le soutien de mes électeurs, tout comme monsieur Hurmic, c’est le jeu de la démocratie. Je ne peux pas faire valoir que je suis maire, et bientôt il faudra que je change de nom pour éviter toute confusion et anonymiser complètement la campagne !", lance le candidat.

La décision du juge, mise en délibéré, devrait être rendue mardi 23 juin, dans l'après-midi.

 

Des procurations pour Nicolas Florian

De nombreux Bordelais se sont en effet étonnés d’un mail, expédié sous l’adresse nf2020@nicolas-florian.fr, où le maire de Bordeaux invite les électeurs à voter par procuration. "Ce sont les gens qui nous ont alertés en nous demandant pourquoi ils avaient reçu ce mail", explique l’équipe Bordeaux Respire, du candidat Pierre Hurmic. 

Dans ce courrier, Nicolas Florian rappelle plusieurs fois son statut de maire, notamment pour indiquer qu’il veillera aux conditions sanitaires du vote. "Nicolas Florian s’adresse en début de mail à ses administrés en tant que maire, et dans la seconde partie du mail, ça dérape très vite : il propose une procuration à envoyer à son équipe, en tant que Nicolas Florian, le candidat", détaille Pierre Hurmic.

Pour faire sa procuration, le courrier redirige vers un site qui ne propose pourtant de ne voter  que pour Nicolas Florian, éludant donc la candidature de l’écologiste et celle de Philippe Poutou, candidat de Bordeaux en lutte. "On s’aperçoit que cette confusion existe en permanence. Ceux qui ont de l’argent et des moyens pour être visibles les utilisent san vergogne, et les autres bricolent. C’est un monde profondément inégalitaire. C’est bien de le dénoncer mais il ne faut pas oublier que beaucoup l'utilisent", regrette le candidat de Bordeaux en Luttes qui espère que la campagne restera politique jusqu'au bout. 

Enfin, les membres de Bordeaux Respire soulignent aussi la confusion de la communication de leur rival, dans leur logo : trois croissants verts, très proches de ceux présent sur le logo de la ville de Bordeaux. "Quand on sait que la commission de propagande statue sur les bulletins de vote ainsi que les professions de foi, pour qu’aucune évocation ou suggestion à la République française ne soit visible, l’ambiguïté de ce logo ne peut pas être accepté", argumente Bordeaux Respire.

Compte-rendu de l'audience ce lundi 22 juin au tribunal avec l'intervention des trois candidats en lice :

Démarchage par téléphone

D’autres électeurs se sont également plaints de démarchage, par SMS et téléphone, remettant en cause le caractère privé de leurs données, ces dernières n’ayant pas été communiquées à la liste de Nicolas Florian. Pierre Hurmic dénonce donc une utilisation détournée de ces données, que les Bordelais n’avaient pas communiqué à des fins politiques ou de tractations. “Certains ont même été appelés plusieurs fois par jour”, assurent les membres de Bordeaux Respire.

"J’ai aussi été contactée par téléphone par Nicolas Florian me demandant mon nom et pour qui j’allais voter. Le vote n’est-il pas anonyme ? ", s'inquiète une Bordelaise sur Facebook. "Non encartée, j ai été sollicitée par téléphone, mail et sms par Nicolas Florian ! Furieuse qu'un candidat ne respecte pas la loi !", s'insurge une autre internaute.

Selon Rue89 Bordeaux, ces données proviendraient d’adresses postales et d’informations LinkedIn, collectées par une entreprise parisienne pour l’équipe de Nicolas Florian. Les personnes n’étant pas informées de l’utilisation de ces données, c’est le non-respect du RGPD que dénonce Bordeaux Respire, un élément qui, s’il était avéré, pourrait jeter une ombresur la campagne du maire sortant.

Des pratiques qui passent mal du côté des équipes entourant Pierre Hurmic : elles avaient déjà dénoncé une confusion des genres à la parution d’un publireportage de Sud-Ouest.

 

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