Avec neuf points entre Nicolas Florian et Pierre Hurmic, l'écart se creuse, d'après cette enquête "Ipsos Sopra Stéria" réalisée mi-juin pour France 3 Nouvelle Aquitaine, France Bleu et Sud-Ouest. Le maire sortant bénéficierait de la triangulaire et de la fusion avec la liste LREM entre autre.
Avantage certain pour le maire sortant, Nicolas Florian, c'est ce que laissent apparaître les résultats du sondage des intentions de vote réalisé mi-juin. Le successeur d'Alain Juppé au fauteuil de maire en 2019 sortirait vainqueur de la triangulaire avec 49 % des suffrages exprimés. Une large avance par rapport à la liste conduite par Pierre Hurmic, liste d’union de la gauche et des écologistes, qui atteindrait 40 %. Philippe Poutou pour la liste " Bordeaux en luttes" resterait au même niveau qu'au premier tour avec 11 %.
Cette étude "Ipsos Sopra Stéria" a été réalisée les 15 et 16 juin pour Sud-Ouest, France Bleu Gironde et France 3 Nouvelle Aquitaine.
Un écart important
Neuf points entre le premier Nicolas Florian et le second Pierre Hurmic, " L'écart est fait " note le politologue Ludovic Renard, professeur à Sciences Po Bordeaux. " Avec un report des voix du premier tour très net sur le candidat Florian. " précise-t-il.
Les électeurs avaient voté pour la liste LREM de Thomas Cazenave à hauteur de 12,69%. Ces intentions de vote laissent apparaître un report sur la liste du maire sortant, la fusion de ces deux listes ayant été actée le 1er juin. D'ailleurs, dans le détail de l'étude, il s'avère que les électeurs ayant voté pour la liste de Thomas Cazenave lors du 1er tour considèrent massivement que Nicolas Florian ferait un bon maire pour Bordeaux dans les années à venir (80%).
D'autre part, le taux de participation le 15 mars était historiquement faible, la crise du coronavirus ayant dissuadé de se déplacer jusqu'aux bureaux de vote un grand nombre d'électeurs, notamment chez les seniors. Or, ils votent traditionnellement à droite " par fidélité à la majorité chabaniste " observe le politologue Ludovic Renard. Les équipes de Nicolas Florian avaient pu observer en étudiant les votes par bureaux que ces voix là avaient effectivement fait défaut.
Deuxième constat, Pierre Hurmic gagne un peu plus de cinq points par rapport au premier tour. Mais il ne bénéficie pas d'un effet vote utile. En effet, les électeurs de Philippe Poutou au premier tour, choississent à nouveau le candidat anticapitaliste au second tour. Pas de réflexe " barrage à la droite ", le risque de voir la droite l’emporter à Bordeaux ne contribue pas à convaincre les électeurs Poutou du premier tour de se rallier à la liste écologiste et de gauche.
Pierre Hurmic suscite également une certaine crédibilité : 51% des personnes interrogées estiment qu’il ferait un bon maire de Bordeaux dans les années à venir, mais c'est moins que ce qui est accordé au maire sortant avec 60 % de l'ensemble des personnes interrogées.
Il n'en est pas de même pour Philippe Poutou qui pour la même question recueille des chiffres très différents : il ferait un bon maire pour 29% d’entre eux contre 65% qui considèrent qu’il ferait un mauvais Maire.
Mais comme le rappelle Ludovic Renard, cette étude réalisée mi-juin " n'est pas le pronostic du résultat final" qui sortira des urnes le 28 juin. L'inconnue du taux de participation demeure.
Et la Métropole ?
L'étude interroge aussi l'échantillon d'électeurs sur sa vision de la direction de la Métropole. Qui comme patron ? Pour 55% d’entre eux, il vaudrait mieux que ces deux institutions soient dirigées par deux personnes différentes, donc un autre maire que celui de Bordeaux. Selon que les interviewés soient de gauche ou de droite, le choix varie. Ce sentiment est particulièrement marqué à gauche, mais aussi auprès des électeurs de la liste Cazenave au 1er tour. En revanche, les électeurs de la liste Florian se révèlent légèrement favorables à ce que les deux postes soient occupés par la même personne.