Municipales à Bordeaux: pourquoi le candidat LaREM Thomas Cazenave rejoint la liste du maire sortant LR Nicolas Florian

Le candidat LaREM Thomas Cazenave s'est donc entendu avec le maire sortant LR Nicolas Florian à Bordeaux pour le second tour des municipales, après un accord signé lundi 1 er juin dans la soirée. Pierre Hurmic, écologiste, principal opposant évoque " des accords politiques du vieux monde".

L'horizon se dégage pour le maire de Bordeaux Nicolas Florian. Après des échanges discrets, sa liste fusionne avec celle du Marcheur Thomas Cazenave.
Ils étaient pourtant quatre au soir du premier tour le 15 mars à pouvoir prétendre au second tour. Bordeaux connaîtra finalement une triangulaire.
Thomas Cazenave et Nicolas Florian sont allés ensemble déposer leur liste en préfecture ce mardi 2 juin. Ils ont expliqué ce rapprochement sur fond de crise du coronavirus et de responsabilités :

Ce n'est pas qu'un accord. Nous sommes dans une période exceptionnelle pour notre pays, pour notre ville. Cette crise est une épreuve et nous amène à prendre nos responsabilités. Les prochains mois seront difficiles et nous avons considéré avec Thomas Cazenave qu'il fallait se rassembler.
Nicolas Florian - maire sortant et candidat.


Nicolas Florian est arrivé premier, d'une très courte tête, le 15 mars lors du premier tour devant le candidat écologiste Pierre Hurmic. Le successeur d'Alain Juppé n'avait devancé que de 96 voix l'écologiste allié à la gauche Pierre Hurmic (34,56% contre 34,38%). Troisième la liste de Thomas Cazenave (12,69%) et celle, "anticapitaliste", du NPA Philippe Poutou (11,77%). 

Nicolas Florian M. Florian, 51 ans, proche et successeur depuis mars 2019 d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, et M. Cazenave, 42 ans, ex-délégué interministériel à la transformation de l'Etat, avaient eu ces derniers jours des "discussions" en tête à tête "à plusieurs reprises", selon des sources concordantes, des "discussions" qui avaient elles-mêmes été précédées "d'échanges" pendant la période de confinement.

Nicolas Florian explique pourquoi cette fusion - Interview réalisée par Elise Galand et Sylvie Tuscq-Mounet ce mardi 2 juin > 

 


La semaine dernière encore, l'équipe de Thomas Cazenave affirmait vouloir maintenir sa liste, suivant la ligne qu'elle avait définie dès le début de sa campagne. 

 


Sa désignation comme candidat du parti présidentiel, dans sa ville natale, sans aucune expérience politique, contre un maire sortant juppéiste et considéré comme "Macron compatible" avait fait grincer des dents dans la majorité bordelaise, qui comprend notamment le MoDem, allié de LaREM au plan national.

Dans le camp du maire sortant, on rappelait ces derniers jours que Nicolas Florian s'était dit dès 2019, avant le début de la campagne municipale, "ouvert à un rassemblement" dans l'intérêt de Bordeaux, dans l'esprit de son mentor Alain Juppé, et d'une équipe municipale "diverse".

Thomas Cazenave a négocié le poste de troisième adjoint, chargé de la proximité. Un poste sensible  mais qui rejoint l'un de ses thèmes défendus pendant la campagne sur les quartiers qu'il entendait multiplier. Il souhaiterait par ailleurs créer son propre groupe au sein du conseil municipal selon une source. 

 

Thomas Cazenave explique pourquoi il ne fait pas cavalier seul avec sa liste, mais fusionne > 

 


Des élus de la liste Florian doivent donc laisser la place à des marcheurs, issus de la liste Cazenave. Il y aurait 13 places négociées pour les Marcheurs sur la liste finale, dont six adjoints.

L'accord porte aussi sur l'assemblée de Bordeaux Métropole avec six places réservées pour les proches de Thomas Cazenave. Le candidat tête de liste hériterait également d'une vice-présidence sur le contingent des places réservées à Bordeaux. 

 

Le rôle du Premier Ministre

Un proche d'Edouard Philippe a confirmé à l'Agence France Presse  que le Premier ministre avait bien oeuvré au rassemblement, expliquant qu'il trouve "logique que la ville d'Alain Juppé soit un symbole de rapprochement avec la droite modérée, d'autant que Nicolas Florian était déjà allié avec le MoDem avant le 1er tour".

Selon une source proche d'un des deux camps, "si Thomas Cazenave se maintenait, cela aurait été la Bérézina pour lui, avec un vote utile Hurmic ou Florian, soit pour barrer la route à Florian, soit pour barrer la route à Hurmic. Il y avait un vrai risque d'effondrement. Sans compter les frais de campagne sur le dos".

Dans le camp de l'écologiste Pierre Hurmic, dans l'opposition depuis les années Juppé (1995-2019), on expliquait, alors que les tractations étaient rendues publiques, qu'un rapprochement Florian/Cazenave était "plutôt une bonne nouvelle". "Ca va faire cliver le débat. Ça se passe (maintenant) entre les anciens relookés et les nouveaux" prêts à gérer la ville, selon cette source. " Les perspectives de postes l’ont emporté sur les annonces de la veille d’un Thomas Cazenave précisant
« ne partager ni des convictions, ni des valeurs » avec Nicolas Florian qualifié de pantouflard et menteur, et jugeant son bilan mauvais. " n'a pas tardé à faire savoir le principal rival dorénavant du maire de Bordeaux.

Pierre Hurmic développe sa vision de cette fusion dans cette interview réalisée ce mardi 2 juin > 

 


La triangulaire se jouera aussi en présence de la liste conduite par Philippe Poutou " Bordeaux en Lutte " qui sans surprise se maintient. 

 

 

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