Jean-Paul James veut délivrer un message d'espoir pour ce Noël 2020 si particulier. Après une année marquée par le coronavirus, les attentats et la percée du complotisme. Il veut voir les petits rayons de soleil qui ont éclairé malgré tout la vie de chacun. Et espère un monde nouveau d'après virus.
Les messes de Noël se sont multipliées hier soir dans les paroisses de la région. Plusieurs offices ont été proposées à des horaires différents afin de permettre à un maximum de fidèles d'y assister tout en respectant les mesures sanitaires.
"Deux chaises de séparation entre chaque personne ou entité familiale" précise le père Christian Dutreuilh attaché au Diocèse de Périgueux. La cathédrale St-Front n'a pas dépassé la jauge de 300 personnes par messe jeudi soir alors qu'elle accueille près de 1200 fidèles assis et debout chaque année venus assister à ce moment incontournable pour les chrétiens.
"On fête une naissance, la naissance nous fait regarder l'avenir"
L'archevêque de Bordeaux, Jean-Paul James, rappelle que Noël est une fête de l'espérance. "On fête une naissance et la naissance nous fait regarder l'avenir, tous les projets que nous pouvons avoir. Un enfant, c'est ça, il a des projets. Et nous, nous allons essayer d'inventer ce que pourra être le monde de demain, de l'après-virus".
Jean-Paul James insiste sur la chance que représente l'arrivée d'un vaccin. Mais il interroge : "après le confinement, faut-il retrouver le même chemin de la consommation, de la vie stressante et continuer à abîmer la nature ?" Il fait ainsi le parallèle avec les mages venus voir l'Enfant Dieu à sa naissance. "Des hommes qui ont les moyens de voyager et de faire des cadeaux de valeur, ils sont riches de savoir, de pouvoir ou d’avoir, ils ignorent l’Evangile ou le connaissent mal. Ils ont eux aussi besoin d’être éclairés, ils ont besoin d’un sens à leur vie : après avoir adoré l’Enfant-Dieu, ils repartent par un autre chemin, une autre forme de vie".
Noël ne se vit pas dans un monde de rêve
Quand on lui demande ce dont il rêve pour demain, Monseigneur James répond sans hésiter la fraternité. Pour lui Noël n'est pas un monde de rêve et de contes de fées où tout baignerait dans le bonheur. Il rappelle que la naissance de l'Enfant - Dieu est entourée "de ténèbres où la mort rôde". Là encore il fait un parallèle avec ce que chacun a pu vivre cette année. "La grotte sombre, ça parle en 2020". Mais il met en avant un message d'espoir : "le rayon de soleil venant de Dieu et tombant sur le Nouveau-Né éclaire la noirceur de la grotte".
"Quels rayons de soleil dans notre vie bouleversée cette année ?"(...) "Une entraide plus grande à l’intérieur de la famille confinée ? Moins de déplacements et de fatigue ? (...) Du temps pour méditer ou pour lire ? (...) Un mode de vie plus sobre ? Un mail ou un tweet inattendu ?"
Jean-Paul James explique qu'il ne faut pas avoir peur de l'avenir. "Autour de nous, dans les médias et réseaux sociaux, des messages entretiennent la peur et la méfiance. Les experts s’opposent sur le traitement de la pandémie et de la crise sociale. Un mot revient souvent : complotisme". Et il rappelle que déjà au temps de Marie et Joseph, "il y en avait des propos contradictoires sur Dieu et des faux prophètes !"
Il conclut : "confiance, espérance, amour, bienveillance, douceur, paix", c'est le message que délivre Noël.