Nathalie Delattre, sénatrice de Gironde, membre du Parti radical, a été nommée ministre des Relations avec le Parlement. Un rôle clé dans une Assemblée nationale morcelée en plusieurs blocs. France 3 Aquitaine a recueilli sa réaction au lendemain de sa nomination.
Sa nomination est une surprise dans le Bordelais. Alors que des noms avaient filtré, comme celui de de la landaise Geneviève Darrieussecq au ministère de la Santé, le sien était resté confidentiel.
Michel Barnier a contacté Nathalie Delattre, en personne. "J'ai été honorée d'être appelée par le Premier ministre en concertation avec mon président Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet", raconte la future ministre, qui se prépare ce matin à rejoindre Paris. Entretien.
France 3 Aquitaine : Votre nomination est-elle une surprise pour vous ?
Nathalie Delattre : "Je pense que c'est le fruit du travail et de l'envie de ne pas avoir quelqu'un de l'Assemblée nationale, quelqu'un d'extérieur qui pourra plus facilement aller chercher les compromis.
France 3 Aquitaine : Est-ce que le fait de venir du Sénat, où la culture du consensus est primordiale, a été un atout ?
N.D : "Ma (fonction de) vice-présidence a été un atout dans la connaissance des mécanismes parlementaires. Et puis, je suis issue d'un groupe centriste avec des radicaux de gauche et de droite".
Je suis une des moins marquées de ce gouvernement, ce qui va me permettre d'avoir un dialogue ouvert et constructif avec l'ensemble des parlementaires.
Nathalie DelattreNommée ministre des Relations avec le Parlement
France 3 Aquitaine : vous êtes nommée ministre déléguée et, à ce titre, vous dépendez du Premier ministre. Aurez-vous les mains libres pour agir ou bien vos décisions seront-elles limitées ?
N.D : "Je pense que (Michel Barnier) est un Premier ministre qui délègue, et qui, s'il a pris des gens d'expérience, le fait en responsabilité, en nous laissant notre part d'expression dans la ligne qu'il va nous édicter évidemment, mais j'aurai une capacité de manœuvre".
France 3 Aquitaine : Thomas Cazenave (ex-ministre délégué à l'Economie) quitte le gouvernement et vous y entrez. Est-ce que cela vous replace dans le jeu des prochaines municipales à Bordeaux ?
N.D : (sourire) "Je vais me préparer pour aller au ministère et prendre mes fonctions. J'avoue que nous parlerons de cela à un moment plus adéquat. Aujourd'hui, ma mission est importante, le gouvernement doit faire face à des défis".
Très investie dans la vie politique locale
Âgée de 55 ans, Nathalie Delattre, secrétaire générale du Parti radical, est très investie dans la vie politique locale, elle est notamment conseillère municipale à la mairie de Bordeaux depuis 2008.
L'élue girondine siège depuis 2017 au Palais du Luxembourg où elle occupe la fonction de vice-présidente de la commission des lois, après avoir été vice-présidente du Sénat, de 2020 à octobre 2023.
Elle siège, par ailleurs, au conseil municipal de Bordeaux, dans l'opposition. Par le passé, elle y a été adjointe d'Alain Juppé, qui l'a fait se lancer en politique en Gironde après ses débuts en Dordogne aux côtés d'Yves Guéna.
Née le 2 décembre 1968 à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, Nathalie Delattre, fille d'un représentant en outillage et d'une femme de ménage, est mère de trois enfants. Diplômée en droit et longtemps engagée dans une association de visite des malades en milieu hospitalier, elle s'est reconvertie dans la viticulture depuis deux décennies, avec son époux, après une carrière diversifiée dans le public et le privé. Elle préside l'association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV).