La colère des policiers ne s'essoufle pas. A Bordeaux, ils ont une nouvelle fois manifesté leur mécontement mercredi soir 17 juin. Les équipes de nuit ont défilé à bord de leur vehicule.
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C'est la troisième manifestation en l'espace d'une semaine. Cette fois, ce sont les équipes de nuit qui ont pris le relais de leurs collègues.
Mercredi 17 juin vers 23 heures, les "nuiteux" comme on les appelle dans le jargon policier, ont manifesté à Bordeaux.
Ils sont une cinquantaine. Leur mouvement est spontané pour dénoncer leurs conditions de travail et de rémunération. A bord de leur véhicule de serivce, ils ont décidé de se faire entendre. Sirène deux tons enclenchée, ils ont défilé dans la rue commerçante Sainte Catherine avant de se diriger et de se réunir place de la Victoire.
Tous réclament une revalorisation du montant de l'heure de nuit, bloquée selon eux à 97 centimes de l'heure et qui n' a pas été révisée depuis 15 ans.
Une action relayée par le syndicat Alternative police CFDT. Son responsable départemental, soutient le mouvement.
Moi aussi je travaille la nuit alors je comprends ! C'est compliqué le travail de nuit, c'est un travail plus dangereux que la journée, les interpellations violentes sont plus nombreuses et tout ça pour 97 centimes de l'heure
Bruno Vincendon. Syndicat Alternative Police Gironde
Et le syndicaliste d'expliquer que la situation à Bordeaux et dans la métropole s'est tendue depuis la fin du confinement. Les équipes de nuit seraient beaucoup plus sollicitées avec de nombreuses rixes et beaucoup de personnes alcoolisées.
"C 'est quelque chose qui se multiplie en ce moment. La situation est très tendue. Depuis la fin du confinement, on a de gros problemes la nuit, beaucoup d'échanges de coups de feu, d'agressions par armes blanches, La voyoucratie est en train de gagner la voie publique et pour nous ce n'est pas acceptable"
Un ras-le-bol général
Cette nouvelle action s'inscrit dans un contexte de revendications plus large. Après avoir jeté leurs menottes symboliquement jeudi 11 juin devant l'hôtel de police, et s'être rassemblés le lendemain devant le tribunal, les policiers ont le sentiment dêtre abandonnés par leur hiérarchie. La confiance est rompue avec le "premier flic de France ". Le divorce semble bel et bien prononcé avec Christophe Castaner.
Les fonctionnaires ne digèrent toujours pas les mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur lors d'une conférence de presse le 8 juin dernier : abandon de la clé d'« étranglement », suspension de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme.
Depuis ces annonces, et face au tollé suscité, le gouvernement a annoncé que la technique dite de « la clé d’étranglement » serait maintenue provisoirement jusqu’au 1er septembre., en attendant les conclusions d’un groupe de travail sur de nouvelles techniques d’interpellation.
Pour autant, les agents demandent toujours d'être reçus par le chef de l'Etat.