"Sur le moment, on n'a pas le temps de réfléchir" : après une disparition, les gendarmes savent que chaque minute compte pour sauver une vie

C'est le récit d'un drame évité de peu, grâce à l'intervention rapide des gendarmes de la compagnie de Lesparre-Médoc. Jeudi 3 octobre, ils ont réussi à sauver la vie d'un homme, qui avait tenté de mettre fin à ses jours. L'un des adjudants raconte l'intervention, et la gestion de ces événements au quotidien.

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"Si on était arrivés quelques minutes après, peut-être que ça ne se serait pas passé comme ça." Ce constat, dressé par l'adjudant Nicolas Caille, gendarme dans la compagnie de Lesparre-Médoc, pourrait s'appliquer à bien des situations. Mais ce jeudi 3 octobre, l'adjudant a sans doute grandement participé au sauvetage d'une vie, en retrouvant et prenant en charge un homme ayant tenté de mettre fin à ses jours.

Alertés le jeudi matin par la compagnie de Coutras, pour une disparition d'un homme de 34 ans, ayant laissé une lettre d'adieu à ses parents, son épouse et ses enfants, les hommes de la compagnie de Lesparre-Médoc se mettent à sa recherche, assistés de la police municipale de Lacanau. "Avec la localisation du téléphone, on avait un rayon assez étendu où il pouvait se trouver, on a donc dispersé chaque force sur le secteur et on a fini par retrouver le véhicule de la personne", raconte Nicolas Caille.

Une issue positive et "l'impression d'être utiles"

Avec un collègue adjudant et quelques policiers municipaux, il retrouve l'homme dans sa voiture, "allongé, encore conscient, mais il ne pouvait pas s’exprimer. On voit également des médicaments, plusieurs sachets vides, dans le véhicule, et de l'alcool." Les militaires sortent immédiatement l'homme de sa voiture, le maintiennent assis et éveillé en attendant l'arrivée des secours. Un réflexe qui lui a sans doute sauvé la vie, car lorsqu'il est pris en charge par les pompiers, quelques instants plus tard, son pronostic vital est engagé.

Le lendemain, les gendarmes apprennent via son épouse que l'homme est toujours en réanimation, mais que ses jours ne sont plus en danger. "C'est là où on se dit que notre intervention a été bénéfique pour sauver une vie, relate l'adjudant Caille. Quand ce type d’intervention finit positivement, on a l'impression d’être utiles, on est satisfaits d’avoir évité une tragédie à une famille."

Sur le moment, on n'a pas le temps de réfléchir. C'est quand on rentre chez soi que l'on se dit que la mission est réussie, que c'est un soulagement.

Adjudant Nicolas Caille

Compagnie de gendarmerie de Lesparre-Médoc

Habitués à ce type d'interventions, les gendarmes sont formés tous les ans au secourisme, ce qui leur permet d'être extrêmement réactifs sur le terrain. "Le secourisme a été restructuré en gendarmerie, détaille Clément Pognon, le commandant de la compagnie de Lesparre-Médoc. Il y a un meilleur suivi, les formations sont plus récurrentes : la formation initiale doit être recyclée tous les ans, sinon elle doit être repassée. C'était moins contraignant par le passé ; aujourd'hui, ça nous oblige à être méticuleux, c'est une très bonne chose."

Une carapace nécessaire face aux expériences négatives

Des gestes de premiers secours maîtrisés, qui permettent de sauver des vies dans ces situations où "chaque seconde compte". "On a aussi de l'expérience, quand on a déjà connu ça, on sait comment réagir", abonde l'adjudant Caille. Seulement, il arrive aussi qu'il soit déjà trop tard. "Des choses comme ça, on en a vécues négativement aussi. Il y a des hauts et des bas, on ne peut malheureusement pas sauver tout le monde tous les jours."

Même si certaines expériences ont une fin malheureuse, on arrive à se créer une carapace pour éviter d’être submergé par les émotions. Il faut pouvoir prendre de la hauteur, pour être le plus pertinent possible dans les décisions.

Adjudant Nicolas Caille

Compagnie de gendarmerie de Lesparre-Médoc

Les gendarmes doivent en effet prendre du recul au quotidien, pour ne pas subir certains événements tragiques qu'ils côtoient. La "grande famille" de la gendarmerie joue alors un rôle essentiel. "Si on gardait tout ça pour nous, on ressasserait toujours le côté négatif, reconnaît Nicolas Caille. Mais comme on discute beaucoup entre nous, qu'on est très soudés, on arrive à se dégager de tout ça et à surmonter des événements difficiles ou tragiques."

Et s'ils communiquent peu sur ce genre d'interventions, les gendarmes doivent, dans les faits, souvent gérer des situations compliquées. La compagnie de Lesparre-Médoc est notamment souvent confrontée à des disparitions liées à des tentatives de suicide. Ce jeudi 3 octobre, avoir pu "sauver une vie, ce n'est pas anodin, souligne le commandant Clément Pognon. Quelque part, on doit montrer que la gendarmerie, ce n'est pas que de la répression." 

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