"On est une société patriarcale". Des centaines de manifestants contre les violences sexistes et sexuelles dans la rue

À l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, des manifestations étaient organisées ce samedi 23 novembre dans toutes les grandes villes comme à Bordeaux.

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"On dit stop aux violences sexistes et sexuelles !". De Marseille à Paris, en passant par Bordeaux, les manifestants réclament un "sursaut" et une "loi-cadre intégrale" : plus de 400 organisations et personnalités appelaient à manifester ce samedi contre les violences faites aux femmes, sur fond d'onde de choc provoquée par le procès hors norme des viols de Mazan.

Violences sexuelles en augmentation

Une femme sur dix est victime de violences sexuelles, soit 8 648 personnes. C’est le constat réalisé en 2023 en Nouvelle-Aquitaine.122 féminicides ont été recensés depuis le début de l'année au niveau national. Des chiffres qui inquiètent les associations de défense des droits des femmes et les organisations syndicales et politiques qui se sont retrouvés place de la Victoire à la mi-journée. Selon la police, la mobilisation a rassemblé 1 600 personnes.

Le Planning familial de la Gironde était présent pour alerter sur l'augmentation des violences sexuelles en Gironde qui est 28 % pour le seul mois de septembre. Cette mobilisation annuelle rappelle aussi que les violences peuvent prendre plusieurs formes : sexuelles, physiques, psychologiques et économiques.

"Nous, on pense que c'est un problème de domination dans la société et de domination d'un système qui s'appelle le capitalisme. Tant que les capitalistes et les bourgeois feront régner leur ordre de domination sur l'ensemble de la société et sur toute la planète, car il n'y a pas que la France où il y a des femmes qui souffrent, les minorités souffriront ! Nous, on est pour que la lutte des classes s'empare de ces sujets-là", explique Fanny Quandalle, militante à Lutte ouvrière.

"Dans les entreprises, la loi sur l'égalité salariale a 51 ans et elle n'est toujours pas appliquée ! C'est bien la preuve que quand on paye une femme moins bien qu'un homme dans cette société, on lui attribue moins de valeur, c'est contre ça aussi qu'on se bat !"

Parmi les manifestants, Adrien Gintrad, enseignant d'une quarantaine d'années, avait fait le déplacement.

"On est une société patriarcale. On est une société dirigée par des hommes et pour des hommes. C'est important de montrer qu'en tant qu'homme, je suis capable de m'en rendre compte et d'essayer de faire bouger les choses pour que cela évoluer dans le sens de plus d'égalité".

Le collectif Enfantiste 33 a rappelé que lors des violences faites aux femmes, on oublie souvent les enfants qui sont souvent victimes également. Il y aurait 160 000 enfants victimes de violences chaque année. "C'est important de savoir que dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes, les violences sexuelles faites aux enfants sont un commencement de cette lutte, car 80 % des violences commencent avant l'âge de 18 ans et 70 % des personnes qui ont été victimes d'inceste vont vivre des violences à l'âge adulte", explique Caroline Fabre enseignante et membre du collectif girondin.

Une législation à renforcer

Un numéro d'appel d'urgence, le 3919, pour les femmes victimes de violences et leur entourage, a été mis en place ainsi que des téléphones "grave danger" et des bracelets antirapprochement notamment.
Des mesures saluées par les associations de défense des droits des femmes qui les jugent toutefois insuffisantes et exhortent le chef de l'État à changer de braquet.

Les associations réclament un budget total de 2,6 milliards d'euros par an et une "loi-cadre intégrale" pour remplacer une législation actuelle qu'elles jugent "morcelée et incomplète". La secrétaire d'État chargée de l'Égalité femmes hommes, Salima Saa a promis "des mesures concrètes et efficaces" pour le 25 novembre. Ces mesures viseront entre autres à "améliorer les dispositifs d'aller-vers" les victimes, notamment en milieu rural, renforcer "l'accueil et de la prise en charge des victimes" via une "formation des acteurs en première ligne", a-t-elle précisé.

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