Les dons de plasma, moins connus que les dons de sang, ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs annuels. Dans la région, 34 000 dons sont nécessaires chaque année pour subvenir aux besoins des patients.
Il faut compter entre 30 minutes et une heure. Pour ces donneurs, installés dans les sièges de la maison du plasma, le temps est la seule contrainte à ces prélèvements. “Ça ne fait pas mal, les gens sont gentils, c’est juste un petit peu de son temps en fait”, lance Géraldine, infirmière qui donne son plasma pour la première fois.
Sur le siège voisin, Stéphane est un habitué. Il donne depuis qu’il a 18 ans. “C’est utile à la société. On n’est pas des héros, mais ça permet quand même de sauver des vies”, explique-t-il, humblement.
À côté de lui, une grosse machine ronronne. Il s’agit d’un séparateur. “Elle va extraire le sang puis l’envoyer dans un filtre qui va séparer la ligne de plasma”, détaille Pierre Pasco, infirmier à l’EFS depuis trois ans. Avec cette méthode, la quantité de plasma prélevée est deux fois plus importante que pour un don de sang complet.
Une fois le sang “séparé”, les globules et les autres parties du sang sont réinjectées dans le donneur. “On alterne entre les phases de prélèvement et restitution”, précise Pierre Pasco.
Hémophilie, brûlures, leucémie
En Nouvelle-Aquitaine, 34 400 donneurs sont nécessaires chaque année pour couvrir les besoins en plasma. Cette partie liquide du sang, chargée en protéines et anticorps, a des intérêts thérapeutiques majeurs, notamment dans la fabrication de médicaments.
“Les besoins sont exponentiels. Nous avons cette année besoin de 140 000 donneurs. En 2025, il en faudra 60 000 de plus”, précise Camille Journet, directrice de la communication de l’Établissement Français du Sang (EFS) de Nouvelle-Aquitaine.
Si 10 % des dons sont directement transfusés à des patients, la quasi-majorité sert à fabriquer des médicaments, à base d'immunoglobulines, à destination des immunodéprimés, comme les personnes atteintes de leucémie ou encore les hémophiles, les grands brûlés ou les personnes accidentées.
Dépendance sanitaire
Aujourd’hui, ces médicaments sont fabriqués en partie avec ces dons français. “Ces dons ne couvrent que 35 % des besoins. Le reste est produit à l'étranger, surtout aux États-Unis”, explique Camille Journet.
Une dépendance sanitaire dont la France souhaiterait se détacher pour proposer une solution dite “plus éthique”. “En France, ces dons sont gratuits. Aux États-Unis, ils sont rémunérés et cela peut soulever des questions sur l’éthique autour de ces dons et de la fabrication des médicaments ”, précise la directrice de communication de l’EFS régional.
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Si le nombre de donneurs a déjà augmenté de 30 % en octobre, pour faire face à ces demandes croissantes, l’EFS a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation.
Comme pour le don de sang, le don de plasma répond à certains critères. Il faut avoir entre 18 et 66 ans et notamment peser a minima 55 kg. Les dons peuvent se réaliser tous les quinze jours et s’intercaler avec ceux de sang ou de plaquettes. En France, 500 000 personnes ont des besoins de plasma régulièrement.