"Paris, c'était hors de prix", à Bordeaux, les supporters vivent aussi leurs Jeux Olympiques 2024

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Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont démarré ce mercredi 24 juillet. À Bordeaux, des milliers de supporters du monde entier sont venus assister au deuxième match, sous une chaleur écrasante.

Le thermomètre affiche 29 degrés. Sous les quelques arbres du parking du stade Matmut (renommé stade de Bordeaux pour l’occasion), les supporters, gobelets officiels des Jeux Olympiques en main, tentent de trouver un peu de fraîcheur. “Il manque quelques parasols”, lance, taquin, Olivier, un travailleur bordelais, qui a obtenu des places grâce à son entreprise.

"Renouer avec les siens"

À deux heures du coup d’envoi, ils ne sont qu’une dizaine à déambuler dans le petit village, musique électro à fond dans les oreilles. Sur les épaules, un drapeau rouge-blanc-bleu apparaît, ici et là : celui du Paraguay.

 
Monserrat vient de Marmande. Paraguayenne, la jeune femme a pris ses billets il y a un an, pour “renouer avec les miens”. “Ça fait huit ans que je suis en France, je ne rentre quasiment pas dans mon pays et ça me manquait", se réjouit la jeune femme, déjà entourée par de compatriotes, rencontrés dans le tramway.

J'ai hâte de pouvoir échanger avec d’autres Paraguayens et crier le nom de mon pays dans le stade.

Montserrat

Supporter Paraguayenne

Alors que les camions de burgers frites commencent à répandre leur odeur grasse des soirs de match, la foule se densifie et se colore. Maquillés, masqués, costumés, les Japonais arrivent en groupe. Le disque rouge, emblème du pays sur le front, ils sont bien décidés à soutenir leur équipe et deviennent l’attraction principale en quelques minutes, sous les objectifs de dizaines de téléphones. “On va essayer de suivre l’équipe aussi loin que possible”, confie l’une d’entre eux, le sourire aux lèvres.

Parmi ces supporters du bout du monde, il y a des figures célèbres : celles des nettoyeurs. S’ils ont fait le tour d’Internet après leur geste, à la fin d’un match de coupe du monde en Russie, ils ont bien décidé de continuer. “On a pris les sacs, on va nettoyer bien sûr ! Mais je crois que ça sera moins sale qu’ailleurs”, lance l’un d’entre eux, des sortes d’oreilles blanches sur la tête.

Sports pour tous

Sur les petites tables bétonnées, Alison Alsbury et ses petits-enfants prennent le frais. Maillot de foot sur les épaules, ils attendaient ce moment avec impatience. “J’habite à 50 km de Bordeaux. Mes petits-enfants sont venus en vacances et on s’est dit que ce serait une occasion unique”, sourit la grand-mère.

“Mais je ne sais pas ce que ça va donner sportivement”, analyse, l’air grave, Ethan, l’un des deux enfants. “Je suis fan de football, alors c’était l’occasion. On va ensuite aller à Saint-Etienne.” Originaire de Londres, ces Anglais assistent pourtant à leurs premiers jeux. “À Londres, c’était impossible de voir quoi que ce soit”, lance leur père.

Pour tuer le temps et se distraire de la chaleur, le village proposait des tirs aux buts, aux petits et grands, avec une difficulté : être masqué. La balle au pied, un petit Anglais s’avance pour cet exercice de cécifoot, guidé par la voix de son père. Le tir est hésitant : le ballon s’encastre dans les boudins bleus qui délimitent la zone.

Ailleurs, un groupe de break dance fait le show. Aux rythmes des sons hip-hop, les danseurs se succèdent. Parmi eux, certains n’ont qu’une dizaine d’années. “Ce n'est pas facile de passer devant autant d’adultes inconnus”, rappelle l’animateur de l’atelier.

 

"Paris, c'était hors de prix"

De 24 à 40 euros en moyenne, le prix, c’est souvent la raison de la présence de beaucoup de supporters. “On a payé 24 euros il y a un an. On ne savait pas qui on allait voir, mais question budget, on ne pouvait pas aller à Paris, c’était hors de prix”, lance Guy, venus de Jonzac, en Charente-Maritime, avec quelques amis retraités. Le tarif séduit aussi les étudiants, aux finances limitées.

Je n'avais pas le budget pour aller à Paris, mais j’aime trop la France et le sport pour passer à côté d’un tel événement

Clarivel

Etudiante paraguayenne, en échange à Bordeaux

Dans la foule qui s’est grandement densifiée depuis 17 h, les jeunes restent finalement assez rares. Emma et ses amis sont venus de Pau “pour le délire”. “On en a parlé il y a un an, on ne savait pas quoi voir, et voilà. Bordeaux, ce n'est pas très loin”, lance Manon, l’une de ses amies. Seul garçon de la bande, Damien souligne la dimension sportive. “C’est un moment où tu peux voir tous les sports, des équipes du monde entier, c’est quelque chose de fou quand même”, rappelle le jeune homme. Verre de bière en main, sa copine veut déjà le garder comme souvenir. “J’aime même pas la bière, et ça m’a couté 10 euros”, rit-elle, sous le regard gentiment dépité de ses amis.

Quinze euros la place

Pour guider ces adeptes des Jeux Olympiques, des bénévoles, drapeau accroché au sac à dos ou perchés sur des chaises de maitres nageurs roses, sont présents depuis 15h. “On a un peu chaud, mais c’est un moment génial ! On discute avec plein de gens, on les oriente", s’amuse Albertino, venu de Brive-la-Gaillarde pour l’occasion.

Et puis ce n'est pas le moment de râler, on a douze jours à tenir.

Albertino

Bénévole

Côté sécurité, les forces de l’ordre locales ont été renforcées par la Guardia civile, leurs alter-ego espagnols. À l’entrée du village, ils sont une trentaine à surveiller les supporters. L’ambiance est pourtant loin d’être pesante : ces policiers se transforment en starlettes d’un jour, photographiés par de nombreuses familles, aux côtés d’enfants émerveillés par l’uniforme.

À Bordeaux, les Jeux Olympiques se poursuivront jusqu’au 2 août. Plus d’une semaine de sport, aux prix désormais presque mini : les matchs sont à 15 euros, excepté le quart de finale, le 2 août, à partir de 30 euros.

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