L’automne s’annonce rude pour les associations qui s’occupent des plus démunis. Elles doivent faire face à davantage de bénéficiaires depuis le confinement.
« Les gens qui avaient un petit boulot avant le confinement l’ont perdu pendant ces deux mois à la maison et leur situation ne s’est pas améliorée depuis ».
La rentrée est rude pour les plus démunis et les associations qui les aident au quotidien. Vincent Bordas s’occupe de la communication du Secours populaire de Gironde, organisme qui en 2019, subvenait aux besoins de 18 000 personnes dans le département.
La fédération n’a pas encore fait le bilan mais sait déjà que le nombre de bénéficiaires est en hausse en 2020.
L’association a aidé 45% de personnes en plus pendant le confinement notamment à Bordeaux, dans le Médoc et le Libournais.
Augmentation qui s’est maintenue depuis. Souvent des familles mono parentales qui ont perdu leur emploi mais aussi des personnes qui avaient des postes très précaires, et qui se sont retrouvées sans travail du jour au lendemain.
« Avant, on distribuait à Bordeaux et dans la métropole 35 colis chaque après-midi, depuis et c’est toujours le cas, on en distribue 50 ! » reconnaît Vincent Bordas.
Le constat est général : la crise économique liée au Covid 19 a accentué la pauvreté.
Même analyse au sein du Foyer fraternel de Bordeaux. « On reçoit aussi des personnes qui avant le confinement étaient auto-entrepreneur ou qui venaient de signer un contrat et que la situation a mis à mal » précise Hélène Coeurderoy, responsable de l’accueil de jour.
La banque alimentaire de Gironde doit fournir près de 150 associations et centres sociaux. C'est quinze de plus qu'avant le confinement. « Il nous manque encore 25 ou 30 bénévoles pour être complet "détaille Philippe Idiartegaray, le directeur de la Banque alimentaire de Bordeaux.
Les associations ont dû distribuer beaucoup plus de colis que prévu depuis le 16 mars. Les stocks sont quasiment épuisés et il faut impérativement les reconstituer.
Au Secours Populaire de Gironde, on compte évidemment beaucoup sur les dons financiers, sur le fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) et la prochaine grande collecte de l’automne les 16 et 17 octobre dans les supermarchés.
Mais ce rendez-vous n’est pas sans nourrir quelques inquiétudes. Vincent Bordas ne le cache pas : « Avec le contexte sanitaire qui se tend en Gironde, on ne sait pas quel type de collecte nous allons réaliser au près des clients »
Quelle collecte et avec qui ?
En temps normal, les associations sont déjà confrontées au manque de bénévoles. Régulièrement, elles lancent des appels pour pallier à ce manque de petites mains.La crise sanitaire du Covid-19 a accentué le phénomène. Au nom du principe de précaution, les bénévoles les plus âgés ont été contraints d'arrêter leur action.
Les associations ont besoin de renforts et misent sur la nouvelle génération mais les nouvelles recrues sont encore trop rares.