Les deux principaux syndicats de pharmaciens appellent à une opération nationale massive jeudi 30 mai 2024. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) réclament une revalorisation financière et protestent contre les pénuries de médicaments.
Jeudi 30 mai, les clients de très nombreuses pharmacies trouveront portes closes. En Gironde comme ailleurs, l'appel à la grève des pharmaciens devrait être suivi.
✊ « Je ferme ma pharmacie le 30 mai pour que mes patients continuent à trouver une pharmacie de proximité ! »
— USPO - Pharmaciens d’Officine (@USPO_Pharmacies) May 28, 2024
💬 Marie-Elodie Whitehead-Fradin, Présidente déléguée USPO Indre, est mobilisée pour défendre l’avenir de la pharmacie d’officine. pic.twitter.com/8TBq9YHXaC
Pour une revalorisation de leur rémunération
La première revendication de ces professionnels de santé concerne leurs revenus. Face à la hausse des coûts de fonctionnement de leur officine, ils s'estiment largement lésés.
Loïc Bergeon, pharmacien à Bordeaux, s'en explique : "Il y a une demande de revalorisation de nos honoraires pour une rémunération tout à fait juste puisque depuis 2019, alors que l’inflation était à 16 %, les charges des officines ont grimpé à plus de 33 %."
Mieux considérer les actes effectués par les pharmaciens
Car les pharmaciens ne font pas que délivrer des médicaments. Leur incombe également la réalisation de plusieurs actes de soin, qui ont tendance à se multiplier, tandis que leur rémunération reste très faible. Après la prise en charge des détections de COVID, et la réalisation de nombreux vaccins, il leur est désormais demandé d'effectuer de nouveaux tests urinaires, entre autres.
Une réalité visiblement bien comprise par cette cliente bordelaise : "C’est indispensable un pharmacien, quotidiennement. Ils rendent service souvent, pour la tension, si on n'est pas bien, on va les voir".
Mettre fin aux pénuries de médicaments
Parmi leurs missions quotidiennes, reste la principale : la délivrance de médicaments. Mais même celle-ci est compliquée en ce moment, eu égard aux pénuries récurrentes de médicaments.
A l'image de celle que subit régulièrement l’amoxicilline : "c’est l’antibiotique le plus courant au plus large spectre" déclare Anne-Sophie Lassabe, pharmacienne à Blanquefort. Et pourtant, ce médicament très fréquemment administré est en rupture continuellement. Ce que déplore la professionnelle.
On demande qu’il y ait un travail global sur les ruptures
Anne-Sophie LassabePharmacienne à Blanquefort
" Il faut que l'on sache où se procurer les médicaments, comment faire et surtout que les patients sachent qu’ils peuvent avoir leurs médicaments quand ils viennent à la pharmacie, parce que c’est ça le plus stressant en fait : quand le patient vient, on se demande si on va pouvoir lui délivrer son ordonnance, pouvoir lui donner son traitement".
Contre la vente de médicaments en ligne
Ces deux professionnels, comme beaucoup d'entre eux, feront grève demain : leur première grève depuis 10 ans. En 2014, ils avaient déjà fermé leur officine pour protester contre la vente potentielle de médicaments sur internet. Une bataille qu'ils mènent toujours, car ils ne l'ont pas encore gagnée, le projet est toujours dans les tuyaux. Cette revendication, toujours d'actualité, sera également au cœur des cortèges des manifestations