Soutien à Paul Watson. Une fresque de street art crée la polémique : "on nous menace d'une amende"

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Une fresque en hommage à Paul Watson fait polémique dans le Médoc ©France 3 Aquitaine

À Gaillan-Médoc, en Gironde, des habitantes ont recouvert la façade de leur maison d'une fresque en hommage à Paul Watson, grand défenseur des baleines. Une initiative qui n'est pas du goût de tous. Le maire de la commune a demandé à ce que certaines inscriptions soient effacées.

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Le sort de Paul Watson, emprisonné au Groenland, sensibilise les défenseurs de l'environnement dans le monde entier. Depuis son arrestation, en juillet, les partisans et opposants du militant écologiste, engagé contre la chasse commerciale à la baleine, n'ont de cesse de faire valoir leurs arguments.

Une fresque de plusieurs mètres de long

Et c'est à Gaillan-en-Médoc, petite commune girondine de  2 400 habitants, que la polémique rebondit. Depuis début septembre, les automobilistes qui empruntent la départementale D202 peuvent admirer une œuvre à son effigie.
La figure du fondateur de Sea Shepherd, caressant une baleine, a été reproduite sur la façade d'une maison individuelle, à l'initiative des propriétaires du logement, grands soutiens du militant écologiste qui attend son extradition vers le Japon. 

"Quand Paul Watson a été arrêté au Danemark, on l'a soutenu, on a fait des dons. Mais on avait envie d'en faire plus, que les gens soient plus impliqués", explique Lucie Raimon-Bocquet.  D'où cette idée de  de reproduire une œuvre de l'artiste Baz'Art Deline, après accord de cette dernière. Lucie Raimon-Bocquet prend alors contact avec trois artistes "engagés", "qui ont fait ça bénévolement".

"On nous menace d'une amende"

Depuis, la fresque sur fond bleu attire tous les regards. Elle n'est pourtant pas du goût de tous, à commencer par la municipalité. Avant de se lancer, la propriétaire avait pourtant pris attache avec les services de l'urbanisme. Ceux-ci donnent leur accord, contre l'avis du maire, Bertrand Texeraud.
"Sur le croquis présenté, il n'y avait pas encore les inscriptions, reconnaît Lucie Raimon-Bocquet. Ce sont des artistes, on ne savait pas encore exactement ce qu'ils allaient faire." Dans leur réalisation, Sébastien Cartagena, Karine Bénard et CSaint-Loup Watterlot ajoutent le nom du militant sur le mur, ainsi que le logo de son organisation, Sea Shepherd.

 

Certains administrés s'en seraient plaints. "L'écologie, la défense de la mer, moi, ce sont des valeurs que je défends, donc ça ne me gêne pas. Mais je comprends que ça peut heurter certains, reconnaît une riveraine. Enfin, ici, on vit au bord de la mer, donc c'est quand même pas mal de la défendre ! "

Selon Bertrand Texeraud, qui n'a pas souhaité s'exprimer auprès de France 3 Aquitaine, ces ajouts de dernière minute sur la réalisation s'apparenteraient à un message politique.  "Il a décidé qu'il fallait qu'on enlève le nom de Paul Watson et de Sea Shepherd. Et du coup, on nous menace d'une amende", déplore la propriétaire, qui fait part de son incompréhension.

Paul Watson a pris des risques depuis vingt ans pour sauver l'écosystème marin. Je trouve injuste que le maire ne soit pas avec nous, à ses côtés.

Lucie Raimon-Bocquet

Propriétaire à Gaillan-Médoc

Selon la propriétaire, le maire invoque un "trouble à l'ordre public", ce dont Lucie Raimon-Bocquet se dit étonnée.  "On n'a pas écrit 'Free Paul Watson', ni 'Japon, Danemark, meurtriers' !  C'est dommage que monsieur le maire, qui est très gentil au demeurant, ne soit pas venu nous voir pour discuter". Depuis quelques jours, la polémique prend de l'ampleur et est relayée sur les réseaux sociaux. Une vidéo publiée sur le compte Instagram de Vakitamedia cumule des centaines de milliers de vues. "Je remercie quand même monsieur le maire", ironise la propriétaire. . 

Grâce à cette polémique, on renforce le soutien à Paul Watson. Les gens se bousculent un petit peu, et j'en suis fière.

Lucie Raimon-Bocquet

Propriétaire à Gaillan Médoc

Lucie Raimon-Bocquet se dit désormais prête à aller en justice. "Un juge sera impartial. Il nous dira, si oui, ou non, on doit effacer le nom de Paul Watson. Nous, on ne veut pas prendre d'amende. On est sur une route passante, on voulait juste sensibiliser le plus de gens possible", résume-t-elle. 

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