Originaire de Vayres en Gironde, âgé de 21 ans, le jeune rappeur Vink a été l'une des figures de l'émission Nouvelle Ecole sur Netflix. Rencontre avec ce jeune talent, amoureux des mots et très attaché à raconter "la vie normale".
La série Nouvelle Ecole de Netflix l'a mis en lumière. Vink était l'un des participants à ce concours musical diffusé sur Netflix, qui met en compétition de jeunes rappeurs sous l'œil de Shay, Niska et SCH. Si le jeune artiste n'a pas réussi à conquérir le titre et les 100 000 euros associés, ses prestations et son style ont su séduire de nombreux internautes.
Objectif SCH
Du haut de ses 21 ans, le Girondin aux fines lunettes et visage angélique se souvient de ses premières impressions dans l'émission, et de ses confrontations avec les autres candidats. "C'est un peu comme de la peinture. Quand on bosse avec des gens qui font des trucs radicalement différents, il faut trouver comment se compléter, rester sur son terrain mais faire en sorte que ce soit cohérent à la fin". Vink ne s'en cache pas, il espérait avant tout taper dans l'œil du juré marseillais.
Mon objectif, c'était vraiment que SCH puisse apprécier ce que je fais. C'était qu'il puisse prononcer mon nom, avec un truc positif derrière. Objectif atteint du coup !
Vink, rappeurFrance 3 Aquitaine
Vink reconnaît pourtant avoir été déstabilisé par une émission au rythme intense, et un milieu bien loin de son quotidien. "Même si c'est une grosse opportunité et que j'ai kiffé faire cette émission, je n'ai pas envie de le refaire. C'est cool de l'avoir fait, mais je me rends compte que je suis bien là", poursuit-il.
Raconter "la vie normale"
Là, c'est dans le Libournais, où il est né et a grandit. Rapidement, Vink, qui assume "sa vision très cynique des choses", s'est retrouvé affublé du surnom de "rappeur des champs". Rien d'autre qu'une bonne "image marketing", selon lui : "si on creuse un peu, à part le fait que je parle beaucoup de nature dans mes textes, je fais quand même de la musique urbaine".
"Avant d'être un rappeur de campagne, je suis un rappeur de chantier, sourit-il, avant de rappeler son quotidien. " Je fais de l'intérim, des gros chantiers douze heures par jours, avec des déplacements en Espagne et j'ai un rythme de vie d'ouvrier classique".
Celui qui aime écrire sur "la vie normale : l'abus d'alcool, la flemmardise, la démotivation, les chantiers... ", ne se soucie guère de ne pas correspondre aux clichés tenaces sur monde du hip-hop.
Tout ça ne concerne que les gens qui n'ont pas compris qu'à la base, le rap ça veut dire Rythm and Poetry. A partir de là on peut parler de ce qu'on veut, l'essentiel c'est la manière de la poser, et l'engagement que l'on a.
Vink, rappeurSource : France 3 Aquitaine
Lui même le confesse : il avait "une vision très négative du rap". "Je pensais que c'était un tuc de gangster!", reconnaît-il. Le déclic est venu à l'écoute de l'album d'Orelsan, le Chant des Sirènes, sorti en 2011.
J'ai compris que le rap parlait à la fois de sujets de société et de trucs cons. Et moi j'ai beaucoup à dire sur les sujets de société, mais aussi beaucoup de trucs cons !
VinkSource : France 3 Aquitaine
Des figures du rap hexagonal comme Vald ou Lomepal l'inspirent encore aujourd'hui. "Mon rap à moi est inclassable : mes flows varient beaucoup. Souvent, si on ignore les paroles et qu'on ne prend que les flows, ça s'apparente a du rap marseillais, ou à du "rap de club" . Mais parfois je fais aussi du rap très posé, où il suffit d'écouter les lyrics et se laisser porter".
Vink, lui, ne se laisse jamais porter très longtemps : il vient de sortir un album, "Plan B", et rêve désormais de se confronter à la scène.
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