Avec le printemps, vous serez plus nombreux à délaisser la voiture pour la moto ou le scooter. Certains allègeront également la tenue à cause de la chaleur. Grave erreur.
A moto et scooter, sans carrosserie, nous sommes plus vulnérables. Un accident de la route présente plus de risque pour le conducteur d’un deux-roues motorisé que pour un automobiliste, y compris à vitesse réduite.
Plusieurs opérations de sensibilisation sont prévues en France et notamment à Bordeaux où, du mardi 22 au jeudi 24 mars, un flyer de prévention sera déposé sur des milliers de deux-roues motorisés bordelais garés sur des emplacements dédiés.
Un flyer qui peut interpeller ces motards puisque le verso est composé d'un abrasif en papier de verre. Ce matériaux permet de simuler le frottement de la route en cas de chute. Au recto, on rappelle la nécessité de porter un équipement complet et adapté.
Ces opérations de sensibilisation font écho à la campagne nationale lancée ce 20 mars.
Plus d'un mort sur cinq
Les derniers chiffres en Nouvelle-Aquitaine font état de 4652 accidents en 2021 qui ont fait 347 morts et 5752 blessés. Les conducteurs de deux-roues motorisés sont très représentés parmi les victimes. Car les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, motocyclistes) représentent 39 % de la mortalité dont 38 piétons (dans 2 cas sur 3 en ville), 28 cyclistes et 68 deux-roues motorisés (dont 13 cyclomotoristes).
La sécurité routière insiste sur le fait que "ces accidents ont lieu généralement seul, par beau temps sur une route départementale".
Le casque sauve des vies
Le port du casque a été rendu progressivement obligatoire pour les conducteurs de deux-roues motorisés depuis 1961, d'abord pour les conducteurs de motocyclette (125 cm3 et plus) circulant hors agglomération. En 1980, il devient obligatoire pour tous et sur tout type de routes.
Selon l'Observatoire interministériel à la sécurité routière, en France en 2020, 5 % des victimes cyclomotoristes (-50cm3) n’étaient pas casquées, soit 12 tués et 233 blessés. C’est 3% pour les motocyclistes (+50cm3), soit 12 tués et 245 blessés.
Et les jeunes sont les plus nombreux parmi les victimes. La classe d’âge la plus touchée parmi les victimes cyclomotoristes non casquées est celle des 14-24 ans avec 64 % des victimes. La classe d’âge la plus touchée parmi les motocyclistes tués non casqués est celle des 18-34 ans avec 59 % des victimes.
Et si l'efficacité du casque est reconnue, on constate que les lésions à la tête restent une cause majeure de séquelles graves et de décès. Selon une étude menée auprès de blessés usagers de deux-roues motorisés accidentés entre 2010 et 2014, les blessures toutes gravités confondues se situent principalement aux membres inférieurs (63 %), supérieurs (49 %) ou à la région tête/face/cou (17 %).
Les blessés ont 4,5 fois plus de risque de subir une lésion à la face (notamment à la mâchoire) en portant un casque non-intégral plutôt qu’un casque intégral.
Les équipements obligatoires et recommandés
En cas de chute à moto, le conducteur glisse souvent sur le revêtement routier. Il s'agit de porter un équipement pouvant amortir les chocs mais aussi protéger la peau sur tout le corps.
Les équipements de protection individuelle (blousons, gants, pantalons, chaussures, casques, airbags) permettent de diminuer les lésions, les fractures, les brûlures et les abrasions cutanées ou musculaires.
Certains équipements sont OBLIGATOIRES, selon le Code de la route. Si vous ne le portez pas vous risquez une amende :
- Casque homologué ECE ou norme NF
- Gants certifiés CE
- Gilet de haute visibilité (à revêtir en cas d’accident ou de panne)
Certains sont fortement RECOMMANDES (certifiés CE) : ·
- Un blouson renforcé aux coudes et aux épaules et idéalement muni d'une protection dorsale.
- Un pantalon conçu pour absorber les chocs.
- Un gilet ou un blouson airbag moto équipé d’un coussin gonflable, d’une cartouche de gaz sous pression et d’un déclencheur, permettant d’absorber les chocs au niveau du thorax, de l’abdomen et de la colonne vertébrale.
- Des chaussures qui protègent tout le pied, la cheville, et le bas du tibia, équipées de coques sur la pointe et renforcées au niveau de la protection de la malléole et munies de semelles antidérapantes.
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Avec l'avancée des technologie, des matières dites intelligentes, les protections sont de plus en plus légères et ciblées sur les zones sensibles. Un secteur qui inspire souvent les inventeurs, à en croire les lauréats du Prix innovation sécurité routière 2021.
Et malgré la chaleur, elles pourraient même passer pour des accessoires de mode ! En tout cas, obligatoire ou pas, une tenue adéquate semble plus que jamais nécessaire pour éviter les bobos.