Primeurs à Bordeaux : des prix à la baisse pour le millésime 2017 après l'épisode de gel

La campagne des primeurs pour le millésime 2017, qui vient de s'achever à Bordeaux, a été marquée par une baisse des prix et des volumes de vin, en raison du gel qui a compliqué les ventes, très différentes d'un château à l'autre.

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Après deux millésimes exceptionnels, la qualité est moindre et les prix ont diminué de -3 à - 25% par rapport à l'année dernière dans le Bordelais.

Le Syndicat des courtiers en vin de Bordeaux a par exemple annoncé mardi une chute de -8 à -11% pour les crus classés du Médoc. 


La vente en primeur, un apport en trésorerie non-négligeable 


Ces primeurs, système de vente unique au monde, permettent à quelques centaines de grands crus bordelais de vendre à des négociants leur vin à un prix normalement moindre que lors de leur mise sur le marché 18 à 24 mois plus tard. Ils bénéficient ainsi d'un apport de trésorerie non négligeable vu qu'ils vendent en général 80 % de leur production lors de cette campagne, qui dure d'avril à juin.

Ce système ne concerne que moins de 5% du volume sur les 6.000 châteaux que comptent le Bordelais, mais implique les noms les plus prestigieux.

"Le marché est très différent d'un cru à l'autre. Les marques fortes ont plutôt bien réussi leur campagne car ce sont des vins recherchés", explique Yann Jestin, vice-président de ce syndicat. "Pour les marques moins solides, c'était plus difficile, soit ils ont baissé leur marge, soit ils ont vendu dans la durée", tout au long de la campagne, a-t-il souligné.
 

Un millésime moins spéculatif 


Après deux grands millésimes, les négociants ont eu davantage de mal à revendre les 2017 car ce millésime, de moindre réputation, n'est pas spéculatif et les Américains ainsi que les Britanniques ont manqué à l'appel. "C'est sans doute dû au fait que les précédentes campagnes étaient très actives: 2014, 2015 et 2016... avec des taux de revente importants", a relevé M. Jestin. 
 

Cette année, faute de pouvoir tout revendre dans la foulée, les négociants ont acheté une partie des vins pour ne les revendre que "dans deux ou trois ans",  a-t-il précisé.

La campagne des primeurs a été cette année compliquée par le fait que certains vignobles ont été touchés par le gel d'avril 2017, principalement rive droite comme Saint-Emilion, tandis que d'autres ont été complétement épargnés.
 

Sur les 250 marques principales vendues en primeur, une vingtaine de crus comme le château Climens (Sauternes) ne sont pas sortis sur le marché. Une quinzaine n'avaient que des petits volumes et beaucoup de châteaux ont connu des baisses de -30, -40 à - 60% en volume à cause du gel.

 
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