Procès de militants d'extrême-droite : le parquet requiert jusqu'à deux ans et demi de prison, dont un an ferme

Alors que s’achève ce vendredi le procès de huit personnes accusées de violences racistes et sexistes dans le quartier Saint-Michel, le parquet de Bordeaux vient de requérir deux ans de prison, dont un an ferme pour l’ensemble des prévenus.

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Le procès des huit hommes, des militants d’ultra-droite, a repris ce vendredi matin. Âgées de 20 à 39 ans, ils sont accusés de violences racistes et sexistes, commises dans la nuit du 24 au 25 juin 2022, dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux.

Un an de prison ferme et jusqu'à dix-huit mois de sursis

Ce matin, la vice-procureure, au nom du parquet, a requis “une peine exemplaire”, pour ce qu’elle qualifie “d’une expédition punitive qui donne la nausée”“la xénophobie, l’antisémitisme et le culte de la race et de la virilité” sont évidents.

Elle a requis un an de prison ferme pour l’ensemble des huit prévenus. Une peine assortie d’un sursis allant de douze à dix-huit mois. Le Parquet requiert également l’interdiction pour les huit hommes d’entrer en contact entre eux et avec les victimes et ne pourront plus se présenter dans le quartier Saint-Michel.

Ils devront par ailleurs suivre un stage de lutte contre les discriminations. Dans ses réquisitions, le parquet a évoqué la possibilité de réaliser leur peine sous bracelet électronique, assignés à domicile.

De leur côté, les parties civiles, trois pour les victimes, trois pour les associations Ligue des droits de l'Homme, Licra et SOS Racisme, ont tenu à souligner “les intentions provocatrices” ainsi que la proximité à la mouvance nazie des huit prévenus.

Ils font partie d’un même groupe néo-nazi qui a été dissous et qui semble-t-il a été recréé avec Bastide bordelaise.  On voit des gens subjugués par l’idéologie hitlérienne, le fascisme.  Quand vous en avez un qui dit que Hitler voulait protéger son pays, ils assument pleinement leur idéologie terrible.

Maître Arié Alimi

Avocat d’une des victimes et membre du comité national de la Ligue des droits de l'Homme

Armes, autocollants nazis et flyers d’extrême-droite

Ce matin, le tribunal de Bordeaux s’est aussi penché sur les résultats des perquisitions réalisées aux domiciles des prévenus. Plusieurs armes y ont été retrouvées comme des battes de baseball ou encore des bombes lacrymogènes.

Mais les enquêteurs ont également mis la main sur des flyers aux slogans évocateurs :  “Au fusil, au couteau, nous imposerons l’ordre nouveau” ou encore “l’extrême-droite, c'est hyper cool”.  Des documents auxquels s’ajoutent des autocollants, un smiley possédant les attributs emblématiques de Hitler.

“Une collection personnelle” justifie l’un des prévenus. "Je n’ai jamais fait le rapprochement avec Hitler, ça dépend comment on l’interprète”, tente d’expliquer un autre.

Salut néo-nazi et cris “spartiates”

Enfin, la cour est revenue sur les événements de la nuit du 24 au 25 juin 2022, abordant notamment les gestes, un salut à trois doigts, devenu aujourd’hui un signe de ralliement de l’extrême-droite, visible sur des photos et vidéos prises lors de la soirée. Ce geste ne serait pas lié à une quelconque idéologie, ont répondu les prévenus.  

C’est un geste de reconnaissance, comme les motards lorsqu’ils se saluent.

Un des huit prévenus

Quant à leur signification, un autre précise “c’est le symbole de travail, famille et…  Je ne me souviens plus du dernier."

Ils ont également expliqué que les cris, perceptibles dans certaines vidéos, étaient des “cris spartiates” ou “comme lorsqu’on joue au rugby”, entièrement dénués d’intention provocatrice.

L'avocat de six d’entre eux évoque une soirée arrosée qui aurait mal tourné. "Aidés par l'alcool, ils se sont lancé une espèce de défi dans la soirée en se disant, si on allait récupérer leur voiture en traversant le quartier Saint-Michel en passant par des zones réputées d'extrême-gauche en lançant des insultes", précise Me Émile Tribalat.

La décision du tribunal a été mise en délibéré. Elle devrait être rendue le 16 mai prochain, soit plus d'un mois après le second procès, cette fois pour des violences en marge de la Gay Pride 2022. Deux des huit prévenus y comparaîtront également.

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