Avec 1,636 million d’habitants, la Gironde est le troisième département de France dont la population a le plus augmenté depuis 2014, notamment dans la métropole bordelaise. La croissance se poursuit donc avec des enjeux pour accueillir ces nouveaux venus.
Etre le département le plus peuplé de la région n'est pas sans conséquence. C'est même source de nouveaux défis.
Avec un quart de la population régionale (1,636 million d’habitants), la Gironde est d'ailleurs le sixième au niveau national avec un gain de 86 000 habitants depuis 2014. Plus de six millions de personnes vivent en Nouvelle-Aquitaine selon les chiffres de l’Insee qui vient de publier une étude de recensement de 2014 à 2020.
Ce sont les arrivées de nouveaux habitants, plus importantes que les départs, qui sont le moteur de la dynamique démographique dans le département qui accueille la métropole bordelaise.
Malgré la construction de nouveaux quartiers, Bordeaux n’a finalement pas gagné énormément d’habitants, 13 223 exactement depuis 2014.
Mais la métropole, composée de 28 communes, enregistre plus de 70 000 habitants nouveaux depuis 2014 et se rapproche du million avec 819 600 habitants recensés au 1er janvier 2020.
Mérignac (74 009 habitants), Pessac (65 866) et Talence (44 359) composent le trio juste après la ville préfecture, avec un peu plus d'1 % de croissance chaque année depuis 2014.
Pour Alain Anziani, le président socialiste de la métropole bordelaise et aussi maire de Mérignac, les défis sont grands pour faire face à cet afflux d'habitants.
Le plus grand défi sera de proposer des logements là où c’est possible. Il en faudrait au moins 40 000 en plus dans la métropole. Mais il ne faut pas construire n’importe où et n’importe comment.
Alain Anzianifrance 3 Aquitaine web
"Il faut construire des îlots près des lignes de transports en commun. Et garder des esprits de village. Il faudra aussi amplifier le développement des transports avec notamment le RER métropolitain" dit-il.
Forte croissance à Villenave d'Ornon
Dans l'agglomération, Villenave d’Ornon connaît notamment la plus forte croissance avec 7417 habitants en plus ce qui fait une croissance continue de 3,6 % par an !
"Nous sommes l'une des communes de l'agglomération qui avait le plus de foncier disponible avec des terrains abandonnés. L'arrivée du tram a fait un appel d'air aussi" explique Michel Poignonec, premier adjoint au maire.
Depuis 2014, un nouveau quartier a ainsi vu le jour dans la commune de 38 444 administrés: celui du Bocage, constitué de petits immeubles et de pavillons avec 3500 nouveaux habitants.
Et d’où viennent ces nouveaux Villenavais ? : "ce sont des jeunes de la commune, des étudiants voulant être proches du campus, des retraités venus d'ailleurs en Gironde qui cherchent à se rapprocher de centres de santé et quelques habitants d'Ile-de-France qui ont voulu quitter Paris" détaille l'élu.
Pour accueillir les nouvelles familles, la ville a construit deux écoles (26 classes en tout), deux maisons d'assistantes maternelles et d'autres équipements grâce notamment au PUP (le projet urbain partenarial) qui inclut les promoteurs constructeurs dans le financement.
"On a subi aussi le dynamisme de la métropole. Je pense que la croissance va désormais se stabiliser" conclut Michel Poignonec.
La Gironde plus rurale
En Gironde, d'autres communes ont gagné de nombreux habitants rive droite, à St André-de-Cubzac, dans l'Entre-deux-mers, à Salleboeuf ou Fargues-Ste-Hilaire.
Rive gauche, c'est le cas de Salaunes, St-Jean-d’Illac, Saucats ou de Mios, près du bassin d'Arcachon où la population augmente.
"Nous gagnons 15 000 habitants par an en Gironde" indique Jean-Luc Gleyze, le président du département.
"Nous avons donc une exigence et une obligation de produire des résultats, en terme d'accueil de nouveaux collégiens, d'enfants sous protection, de seniors, les missions du département" précise-t-il.
"Quand on a 20 000 habitants en plus, c'est par exemple 1000 collégiens en plus, ce qui fait un collège de plus par an à construire".
Jean-Luc Gleyzefrance 3 Aquitaine web
Dans le département métropolitain le plus vaste de France, les enjeux sont nombreux pour faire face à la hausse d'habitants.
"Il faut se demander comment rester attractif avec nos moyens. Investir sur la fibre optique pour diminuer les disparités entre Bordeaux et les secteurs ruraux. Penser aussi à la préservation de l'environnement."
Avec une capitale régionale de plus en plus saturée qui peine à loger tout le monde, Jean-Luc Gleyze constate aussi depuis cinq ans que des particuliers et des entreprises s'éloignent de la métropole pour créer des entreprises et habiter dans des secteurs ruraux où la "qualité de vie est meilleure", comme dans le sud-Gironde.