Réforme des retraites : à Bordeaux, une 11e mobilisation en baisse, de nouveaux heurts en marge de la manifestation

La mobilisation continue ce jeudi 6 avril. Les cortèges, un peu moins fournis que les fois précédentes, se sont une nouvelle fois élancés à Pau, Bayonne ou encore Bordeaux pour protester contre la réforme des retraites.

Dans la capitale girondine, la 11e mobilisation contre la réforme des retraites a démarré aux alentours de midi. Place Tourny, la foule est toujours dense, malgré la sensation, partagé par beaucoup, d’être “moins nombreux que les fois précédentes”.

Leur sentiment se confirme : l'intersyndicale annonce 60 000 personnes, ce jeudi 6 avril, soit 20 000 de moins que la semaine dernière. La préfecture, quant à elle, a comptabilisé 10 000 manifestants.

Le Conseil constitutionnel en ligne de mire

Dans le cortège, c’est bien toujours la retraite que l’on dénonce. Mais pas que. Désormais, les chants et les pancartes ciblent surtout Emmanuel Macron, son “entêtement” que les manifestants mettent en parallèle avec les notions de démocratie .

"C'est le seul espoir légal que l'on peut avoir, donc je me force à y croire. Mais je pense que la seule réponse, c'est d'être présent, nous devons battre le pavé tant qu'ils voudront modifier notre modèle de société", explique un manifestant.

D’ailleurs, c’est cette démocratie qui maintient l’espoir : celui de voir le texte retoqué par le Conseil constitutionnel, dernière étape avant la validation finale du texte.

Nouveaux heurts des quais à la Victoire

Vers 15 h 30, les premiers affrontements entre les black blocks et les force de l'ordre ont éclaté, au niveau de la rue Saint-Rémi. Les premiers ont jeté des bouteilles et des feux d'artifice. Les seconds répondent par des tirs de lacrymogènes qui repoussent les manifestants sur les quais. Ils se dirigent désormais vers le quartier Saint-Michel, où d'autres heurts ont également éclaté.

Des centaines de barrières et poubelles ont été renversées au passage des groupes de manifestants, certaines d'entre elles sont en feu. Les policiers repoussent chacune de leur tentative d'entrer dans les ruelles qui mènent au centre-ville, limitant leur progression aux quais. En réponse, les manifestants en marge ont allumé plusieurs feux à différents endroits sur les quais.

Rue Jacques d'Welles, les pompiers sont à l'œuvre pour éteindre un incendie qui s'est déclaré sur un engin de chantier.

Arrivés à Saint-Michel, les manifestants se mêlent aux terrasses qui finissent par être gazées. "Il y a des gens qui vivent ici !", s'écrit un homme excédé, visiblement attablé quelques secondes plus tôt.


Plusieurs centaines de manifestants, des black blocks pour la plupart, passent ensuite par les Capucins, ou de nouvelles dégradations sont constatées avant de rejoindre la Victoire.

Les grandes artères, autour de la place, sont bloquées par les cordons de CRS. Les premiers lacrymogènes ont été lancés vers 16 h 30.

En parallèle, plusieurs dizaines de personnes se sont introduites dans les bâtiments du rectorat. "Un groupe composé de plusieurs dizaines de personnes s’est introduit dans les locaux du Rectorat de Bordeaux en commettant diverses dégradations. Il a été évacué dans le calme et sans heurt par les forces de l’ordre qui sont intervenues rapidement sur les lieux", précise la préfecture dans un communiqué.

De son côté, le rectorat annonce qu'une plainte, concernant ces dégradations, a été déposée. 

Pour les syndicats, cette action est loin d'être une opération sauvage. "Elle avait été en fait décidée en assemblée générale de grévistes, le matin", précise la FSU 33. L'intersyndicale rappelle également qu'il s'agissait en réalité "d'au moins 400 professeurs grévistes".

Deux fois moins de personnes en Dordogne

En Dordogne, la mobilisation est toujours visible. À Périgueux ce matin, entre 2700 et 4 500 personnes ont manifesté, des chiffres bien en deçà des rassemblements précédents : c’est deux fois moins que le 28 mars dernier.

Deux autres rassemblements sont organisés à Sarlat et Bergerac, en milieu d’après-midi.

Dans les Pyrénées, les mobilisations gonflent

À Bayonne, le cortège continue de grossir à chaque mobilisation. Ils étaient environ 15 000 aujourd’hui à manifester selon les syndicats, contre 13 000 la semaine dernière. Des chiffres qui s’éloignent en revanche du comptage de la préfecture qui annonce 4 800 manifestants, contre 6 500 le 28 mars dernier.

Dans le cortège, l’espoir est toujours présent, malgré la réunion “stérile” selon certains manifestants et syndicats, avec Elisabeth Borne. “On continue à se mobiliser, on attend maintenant la réponse du Conseil constitutionnel et même s’il valide ce texte de loi, on l’a vu par le passé, il est toujours possible d’annuler une loi”, explique Timothée, membre de la FSU. 

À Pau, les chiffres aussi marquent une forme de découragement. Face aux 10 300 manifestants du 28 mars, entre 7 200 et 13 000 personnes ont défilé pour cette onzième mobilisation.

"On voit que le mouvement s'essoufle un peu. Il faut parfois savoir mieux reculer pour mieux sauter. Il va y avoir des échéances à court terme comme les JO qui nous permettra d'agir de nouveau", précise un pompier qui manifestait. 

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