Le procès en appel à Bordeaux dans l'affaire du cadmium à la SAFT et Arts Energy du site de Nersac (16) se tenait hier à Bordeaux. Il a été renvoyé au 21 décembre prochain. Une décision qui a provoqué la colère des 65 salariés présents.
Des huées pour exprimer leur colère. Dans la salle des pas perdus, les représentants de la SAFT de Nersac (16) et Arts Energy sont sortis sous les invectives de leurs employés.
Pour les 65 salariés, impossible de cacher leur déception. Le procès en appel qui les oppose à leurs dirigeants a été renvoyé au 21 décembre prochain.
Cinq minutes de débat
Ils attendaient pourtant beaucoup de ce procès dans l'affaire du cadmium. Les salariés exposés à ce métal toxique accusaient leurs employeurs de les faire travailler sans suffisamment de précautions. Constitués parties civiles, ils espéraient notamment que leurs conditions de travail soient reconnues comme dangereuses. Mais au lieu de la condamnation exemplaire souhaitée, ils se sont heurtées à la décision du président de l'audience de renvoyer l'affaire. Après cinq minutes de débat seulement.
En cause, un document technique en anglais présenté par la défense, concernant les seuils d'exposition au cadmium. Selon l'avocate des parties civiles, Maître Marie-Laure Dufresne-Castets, "on ne peut pas recevoir une pièce en langue étrangère, c'est un principe". Face à la demande d'écarter ce texte, la défense a demandé le renvoi pour le faire traduire. Requête acceptée.
Une première condamnation en 2016
En décembre prochain, c'est donc une nouvelle épreuve qui attend les salariés, dans une affaire qui dure depuis plus d'un an.
En janvier 2016, un premier jugement avait eu lieu. En première instance au tribunal d’Angoulême, la SAFT, reconnue coupable de "mise en danger de la vie d’autrui", avait été condamnée à 10 000 euros d’amende. Et Patrice Le Reun, président d'Arts Energy, à 3 000 euros d’amende avec sursis.