Les vendanges ont commencé depuis mardi dans le vignoble bordelais sur les blancs secs. Une récolte qui figure parmi les plus précoces de son histoire, en raison de la sécheresse et des fortes chaleurs observées dans la région.
Traditionnellement, ce sont les vendanges des crémants qui ouvrent le bal. Cette année, dans le Bordelais, les premiers coups de sécateurs ont été donnés mardi 16 août sur les blancs secs.
Des vendanges très précoces. En cause, les fortes chaleurs et la sécheresse, qui ont provoqué l'accélération du cycle de la vigne. Au château Carbonnieux, à Léognan, 50 coupeurs et porteurs sont donc déjà à pied d'œuvre.
Ces conditions climatiques auront des conséquences sur le rendement, qui sera moins important que d'autres années. Mais Eric Perrin, propriétaire du château Carbonnieux, relativise. "La vigne est restée très verte, et d'un point de vue aromatique et qualité, on est plutôt contents". Le degré d'alcool sera cependant plus élevé que l'an dernier.
Certains cépages souffrent
Du côté des crémants bordelais, qui lancent habituellement la saison des vendanges, près de 400 vendangeurs prenaient du service ce mercredi chez le producteur Bordeaux Families. "Malgré les fortes chaleurs enregistrées ces dernières semaines, le millésime 2022 saura séduire ses consommateurs, avec une cuvée d'une belle maturité, tout en conservant une bonne acidité", a déclaré à l'AFP le groupe, constitué des caves bordelaises Louis Vallon et Sauveterre-Blasimon-Espiet.
Mais dans les années à venir, le dérèglement climatique pourrait s'avérer de plus en plus problématique pour les vignes bordelaises. Le merlot figure parmi les cépages souffrant le plus de ces aléas. "Nos cépages commencent à connaître pour certains leurs limites [...] On voit bien que la sécheresse commence à créer des soucis. On va devoir prendre des mesures au niveau de la conduite de la vigne, de l'irrigation", reconnaît Andrea Perrin, œnologue et maître de chai.
De plus petits producteurs en difficulté
Dans la région, trois appellations - Pessac-Léognan, Pomerol et Saint-Emilion - avaient cet été obtenu l'autorisation d'irriguer leurs jeunes vignes, menacées par les conditions climatiques extrêmes.
Mais si les grands châteaux s'en sortent encore pour l'instant, selon Jean-Samuel Eynard, président du syndicat agricole FDSEA en Gironde, de plus petites propriétés sont en grande difficulté.
"Les témoignages sont frappants. Des gens nous interpellent pour savoir comment rendre des fermages qui sont en cours de bail de 9 ans, car ils n'arrivent plus à les payer." La faute aux aléas climatiques à répétition, qui se cumulent parfois avec des difficultés économiques : les ventes de vin de Bordeaux diminuent depuis plusieurs années.
Regardez le reportage de France 3 Aquitaine :